Les crimes commis pendant la guerre civile et le franquisme en Espagne resteront sans doute impunis. La justice a classé les plaintes des victimes sans procéder à des enquêtes.
La justice espagnole a classé la majorité des plaintes pour les crimes commis pendant la guerre civile (1936- 1939), le franquisme (1939-1975) et jusqu’aux premières élections libres (1977) en Espagne sans procéder à des enquêtes, a dénoncé mercredi Amnesty International à Buenos Aires.
«La grande majorité des dossiers ont été classés par les juges espagnols sans qu’aucune instruction n’ait été menée» à bien, a déploré Amnesty dans un rapport sur les crimes contre l’humanité commis entre 1936 et 1977 en Espagne, remis à un tribunal de Buenos Aires.
Selon un communiqué d’Amnesty, Esteban Beltran, directeur d’AI Espagne, a présenté un rapport intitulé ’Dossiers clos, plaies ouvertes’ à la juge Maria Servini de Cubria, qui est responsable en Argentine de l’unique instruction ouverte dans le monde sur ces crimes, en application du principe de justice universelle.
«Le déni du droit à la justice des victimes et l’absence d’instruction sont manifestement contraires au droit international. En Espagne, aucune instruction judiciaire exhaustive n’a été menée pour connaître la réalité des faits», a dénoncé M. Beltran, cité par le communiqué.
«Vérité, justice et réparation»
Dans son rapport, AI s’inquiète en outre des conséquences de la décision, en février, du Tribunal suprême espagnol de condamner à 11 ans d’interdiction d’exercice le juge Baltasar Garzón, également spécialisé dans les crimes contre l’humanité, pour avoir ordonné des écoutes dans une affaire de corruption.
M. Garzón, connu notamment pour avoir émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, avait aussi ouvert une enquête sur la disparition de plus de 100’000 personnes entre 1936 et 1951 en Espagne, malgré le vote d’une loi d’amnistie en 1979.
Mme Servini de Cubria instruit en Argentine une plainte d’une cinquantaine de proches de victimes du franquisme pendant la guerre civile (1936-39) et jusqu’au 15 juin 1977, date des premières élections législatives en Espagne après la dictature.
Amnesty a enfin demandé que «l’Argentine continue d’enquêter sur ces délits» et a réitéré sa demande de «vérité, justice et réparation pour les victimes en Espagne».
Source : http://www.24heures.ch
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