Lisbonne et Madrid samedi, Paris et Bruxelles dimanche: les capitales européennes ont été le théâtre de nouvelles manifestations contre l'austérité et les coupes budgétaires.
A Lisbonne, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi à l'appel des syndicats pour crier leur refus de la politique de rigueur menée par le gouvernement de centre-droit. Les manifestants avaient rempli en fin d'après-midi la Place du Commerce, située au coeur de la capitale et qui peut contenir jusqu'à 175'000 personnes.
Cette manifestation "contre le vol des salaires et des pensions de retraite" était organisée par la CGTP, la principale confédération syndicale portugaise. Elle comptait sur le soutien des mouvements d'indignés et d'un groupe de citoyens qui, via les réseaux sociaux, avait déjà mobilisé deux semaines auparavant plusieurs centaines de milliers de personnes dans une trentaine de villes du pays.
Grève générale?
Haranguant la foule réunie, le secrétaire général de la CGTP, Armenio Carlos, a appelé à "l'unité de toutes les victimes de cette politique". Il a annoncé la tenue mercredi 3 octobre d'une réunion de la centrale syndicale qui "discutera de la convocation d'une grande grève générale".
Le Portugal a obtenu en mai 2011 une aide de 78 milliards d'euros de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. En échange de son sauvetage financier, Lisbonne s'est appliqué à mettre en oeuvre une sévère cure de rigueur. Mais la récession économique et le chômage se sont aggravés et le gouvernement de centre-droit peine à assainir les comptes publics.
Indignation en Espagne
Dans l'Espagne voisine, l'exaspération sociale devient aussi de plus en plus perceptible alors que le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy compte poursuivre sur le chemin de l'austérité.
Aux cris de "démission", des milliers de manifestants ont répondu à l'appel de la mouvance des indignés et se sont une nouvelle fois rassemblés samedi en fin de journée autour du Congrès des députés à Madrid. Ils ont dénoncé les coupes budgétaires, face à des cordons de la police anti-émeutes déployée en masse.
Traité européen et austérité
Dimanche après-midi, des dizaines de milliers de personnes ont pris d'assaut le centre de Paris pour dénoncer les politiques d'austérité en Europe. Ils étaient près de 80'000 selon les organisateurs, une soixantaine d'organisations dont le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Cette manifestation a eu lieu à deux jours du début de l'examen au parlement français du traité budgétaire européen.
M. Mélenchon a dénoncé le traité et la politique d'austérité. "Ce qui se passe là va le (François Hollande) faire réfléchir parce que je crois qu'il ne croyait pas que cette capacité existait dans le pays d'une manifestation à caractère social et politique. Vous avez des associations, des syndicats et des partis politiques qui sont représentés ici", a lancé le tribun.
"Pour lui (Hollande), le traité, c'était une formalité, c'était réglé. Et maintenant, il va prendre conscience du fait que non, qu'en France comme dans le reste de l'Europe, il y a une opposition structurée à ce traité et aux politiques d'austérité", a ajouté M. Mélenchon.
Mesures contre le chômage
Enfin en Belgique, quelque 1500 personnes, selon la police, plusieurs milliers selon les organisateurs, ont manifesté dimanche au centre de Bruxelles contre les politiques d'austérité. A l'appel d'associations et de syndicats, elles ont demandé des "mesures efficaces" au gouvernement d'Elio Di Rupo.
Les manifestants ont demandé à la coalition gauche-centre-droite dirigée par le socialiste de prendre des "mesures efficaces" contre le chômage des jeunes, qui touche près de 100'000 Belges.
Le gouvernement belge a lancé ces derniers mois une série de mesures de rigueur d'un montant d'environ 14 milliards d'euros (17 milliards de francs) afin de réduire le déficit budgétaire à moins de 3% du Produit intérieur brut contre 3,8% en 2011.
Source : AFP
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