Tuesday, October 2, 2012

Au Venezuela, plusieurs opposants tués à une semaine de la présidentielle




A une semaine de l'élection présidentielle du 7 octobre, trois partisans d'Henrique Capriles, adversaire d'Hugo Chavez, ont été tués par balles samedi 29 septembre lors d'un rassemblement électoral dans l'Etat de Barinas.
Dans un pays où les armes sont légion et la criminalité très élevée, des fusillades et des rixes entre "chavistas" – les partisans du président au pouvoir depuis quatorze ans – et sympathisants de Capriles s'étaient déjà produites, mais aucun décès n'avait jusque-là été enregistré.
Selon des témoignages recueillis par Primero Justicia ("Justice d'abord"), le parti de Capriles, le ou les tireurs auraient opéré depuis une camionnette appartenant soit à la compagnie pétrolière publique PDVSA, soit à une administration locale. Le gouvernement a confirmé la mort de deux responsables locaux de la coalition d'Henrique Capriles et promis de traduire en justice les auteurs de ces violences les plus graves depuis le début de la campagne présidentielle. Une des deux victimes militait au sein du parti de Capriles, l'autre était un adhérent d'Accion Democratica ("Action démocratique"), qui soutient sa candidature. Henrique Capriles lui-même a annoncé un troisième décès lors d'un meeting à Caracas. "Nous allons vaincre la violence au Venezuela", a-t-il lancé à ses partisans.

"LA BOURGEOISIE NE REVIENDRA JAMAIS"

Contrairement aux précédentes élections, le scrutin présidentiel du 7 octobre s'annonce serré entre un Hugo Chavez affaibli par la maladie – dont il dit être totalement guéri – et un Henrique Capriles qui a réussi à unifier l'opposition derrière sa candidature. A 58 ans, Chavez, qui a révélé mi-2011 qu'il était atteint d'un cancer pour lequel il a été opéré à trois reprises à Cuba, a annoncé sa totale rémission en juillet dernier, juste avant de se lancer dans la campagne électorale.
En cas de réélection, il entend approfondir sa politique socialiste. "Le perdant devra se rendre sur la lune pour voir s'il peut gouverner un rocher, parce qu'ici, la bourgeoisie ne reviendra jamais", a-t-il dit samedi lors de l'inauguration d'une nouvelle ligne de transports publics à Petare, un des quartiers pauvres de Caracas.

SONDAGES CONTRADICTOIRES

Son adversaire, gouverneur de l'Etat de Miranda âgé de 40 ans, veut en finir avec la "république bolivarienne" de Chavez et s'inspire du modèle brésilien, mélange de politique économique libérale et de défense de l'Etat-providence. Désigné en février dernier candidat d'Unité démocratique, une coalition regroupant une trentaine de partis et organisations de l'opposition, il sillonne le Venezuela depuis un an et s'est rendu dans plusieurs centaines de villes et localités où son charisme semble fonctionner. Certains jugent même qu'il se comporte en campagne comme Hugo Chavez.
La demi-douzaine d'instituts de sondage donnent en majorité le président sortant en tête des intentions de vote, mais leurs enquêtes sont très contradictoires : quand Consultores et IVAD créditent Chavez de 20 points d'avance, deux autres instituts mettent les deux candidats au coude à coude, l'institut Consultores 21 voyant même Capriles devant Chavez avec 46,5 % des intentions de vote contre 45,7 %.

Source : http://www.lemonde.fr

No comments:

Post a Comment