Thursday, August 23, 2012

Brésil - Violences contre des descendants d’esclaves

Une quarantaine de familles de descendants d’esclaves installés sur des terres à 200 kilomètres de Sao Luis do Maranhao (nord-est du Brésil) sont menacés par des hommes armés qui tentent de les expulser, a dénoncé mercredi Amnesty International.
Les plantations de manioc, de haricots noirs et de riz de la communauté Quilombo Pontes, à Pirapemas, ont été détruites après que des propriétaires terriens de la région eurent, le 15 août, lâché leur bétail sur les terres de cette communauté, selon un communiqué de l’organisation internationale de défense des droits de la personne. Depuis, des hommes armés au service des propriétaires terriens rôdent autour de la communauté dont les terres ont été reconnues officiellement par le gouvernement fin 2011, précise Amnesty qui exhorte les autorités brésiliennes à assurer la sécurité des habitants et notamment celle du leader communautaire local, Zé Patricio.
« Ce conflit traîne depuis des années et on craint que cela ne finisse en assassinats. La zone disputée par les propriétaires terriens est de quelque mille hectares où vivent 80 familles de descendants d’esclaves », a déclaré mercredi Inaldo Cerejo, l’un des responsables de la Commission pastorale de la terre de l’État du Maranhao.
« En début d’année nous avons eu une réunion avec la police qui a dit qu’elle enquêterait mais rien n’a été fait. La seule mesure adoptée a été d’inclure Zé Patricio dans le Programme fédéral des défenseurs des droits de la personne mais il n’a encore reçu aucune protection des autorités », a-t-il ajouté.
On compte au Brésil 1209 communautés quilombolas, nées d’anciennes républiques d’esclaves fugitifs, dont 143 zones délimitées officiellement. Les États où elles sont le plus nombreuses sont Bahia (229) et Maranhão (112) dans le nord-est, Minas Gerais (89) dans le sud-est et Pará (81), en Amazonie.
Le Brésil est considéré comme le deuxième pays noir du monde derrière le Nigeria avec 75,8 millions d’afro-brésiliens et il est l’un des derniers à avoir aboli l’esclavage en 1888.
Selon l’Institut brésilien de géographie et statistiques (IBGE, public) parmi les 10 % de Brésiliens les plus pauvres, 74 % sont noirs ou métis.

Source : http://www.ledevoir.com

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