On parie volontiers, sur ce blog, que personne, même à Téhéran, ne
saurait aujourd'hui dresser une liste complète des sanctions qui pèsent
sur l'Iran.
Le 1er juillet, l'Union européenne a décrété un embargo complet sur le pétrole iranien, dont les effets se font sentir.
Cette mesure s'ajoute à quatre séries de mesures décidées par l'ONU
depuis 2006 et à des sanctions unilatéralement décidées par différents
pays, en premier lieu par les Etats-Unis. Parallèlement, ces derniers
ont adopté en 2006 une politique efficace de pressions sur leurs
partenaires commerciaux (notamment sur les banques et les assurances)
pour peser encore un peu plus l'économie iranienne.
Dans ce maquis, certaines compagnies se perdent et font du zèle, au
cas où. Au Canada, la TD Bank a ainsi effacé récemment les comptes de
clients d'origine iranienne, sans base légale aucune. Comme ça, plus de
risques. L'affaire a quelque peu choqué, rapporte la BBC. "Ils voient un nom iranien et ils ferment le compte," a déclaré Kaveh Shahrooz, avocat et vice-président du Congrès irano-canadien, un groupe de pression. "Beaucoup d'entre eux sont des étudiants qui reçoivent de petites sommes d'argent d'Iran, et d'autres n'avaient même rien reçu" précise-t-il.
La banque nie et affirme avoir prévenu ses clients de l'imminente
fermeture de leurs comptes. Ce que des clients virés réfutent auprès de
la BBC.
Aux Etats-Unis, c'est Apple qui est vertement critiqué par la
communauté iranienne. Des clients iraniens se sont vus refuser la vente
d'iPad, iPods et autres produits à pomme dans les magasins de la marque.
"Je suis sortie en pleurs", déclarait ainsi le mois dernier Sahar Sabet, une étudiante de l'université de Géorgie, à la chaîne de télévision d'Atlanta WSBTV.
Sahar voulait un iPad et s'était vue demander par le vendeur si elle
parlait bien farsi (persan) avec son oncle, qui l'accompagnait.
"Quand nous avons dit 'farsi, je viens d'Iran' [l'employé] a répondu 'Je
ne peux pas vous le vendre. Nos pays n'ont pas de bonnes relations."
A Sacramento, c'est un client irano-américain qui a déclaré au
vendeur vouloir acheter un iPod pour son neveu, vivant à Téhéran, et qui
s'est lui aussi fait refuser toute vente, y compris pour lui-même. A
Atlanta, un étudiant irano-américain a subi le même sort après avoir
affirmé qu'il comptait se rendre en Iran cet été.
Ces décisions d'employés violent la loi américaine, très
chatouilleuse sur les discriminations par la religion, les origines
ethniques ou nationale. Mais qui peut leur en vouloir ? Aujourd'hui, les Etats-Unis interdisent virtuellement toute exportation vers l'Iran,
même si les marchands iraniens savent de longtemps se fournir via
Dubai. Voyager en Iran avec un ordinateur ou un smartphone est illégal.
Et Apple interdit la vente de ses produits en Iran, comme le mentionnent explicitement ses statuts sur son site.
"Pendant ce temps, écrit Jamal Abdi, du Conseil national irano-américain, dans une lettre au New York Times, des
objectifs comme la liberté sur Internet, si importants pour les
mouvements pour la démocratie et les droits de l'homme, sont gênés en
Iran parce que des compagnies, dont Google, Yahoo et certains hébergeurs
refusent leurs services à des ordinateurs signalés par une adresse IP
iranienne."
Source : www.lemonde.fr
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