«Tu veux des rencontres, vivre une aventure, goûter mes spécialités gourmandes?» susurre une voix féminine. Diffusé sur France Info depuis avril, le spot publicitaire en question ne vante pas les services d’un club de rencontre mais bien les atouts touristiques du Jura français, dont une partie du massif se situe dans le département voisin de l’Ain. «Mes rivières sont généreuses, mes courbes engageantes, mon vignoble gourmand! Viens randonner sur moi», dit encore un autre spot.
De quoi faire bondir les Chiennes de garde. L’association considère en effet que la campagne publicitaire «diffuse et banalise, malgré son statut institutionnel, des fantasmes sexuels pour vanter une région et utilise donc le corps des femmes hors de propos». Dans le cadre de son combat contre «les stéréotypes sexistes dans les médias», les féministes demandent au Comité départemental du tourisme du Jura «le retrait de ces spots publicitaires sexistes ringards» et ont saisi le Jury de Déontologie Publicitaire (JDP).
«Une société aseptisée»
La réponse du Conseil général du Jura ne s’est pas fait attendre. Prenant la défense du comité, l’instance départementale rétorque que le ton de la campagne était celui «de l’humour, du second degré et de la provocation» et lance aux Chiennes de garde: «nous plaignons de tout cœur ceux qui, comme vous, souhaitent aller vers une dérive inacceptable d’une société aseptisée».
Des plaintes fondées
Cependant, le Jury de Déontologie Publicitaire ne l’a pas entendu de cette oreille. Dans la bisbille qui oppose le Jura aux Chiennes de garde, il vient de donner raison à ces dernières. Par une décision datée du 6 juillet, le JDP estime que les plaintes de l’association mais aussi de particuliers sont fondées et exige que toutes les mesures soient prises afin que «cette publicité qui a cessé ne soit pas renouvelée».
Reste que le spot aura pleinement joué son rôle à savoir faire parler du Jura. En témoigne la fréquentation du site www.jura-tourism.com qui a triplé depuis le début de la campagne.
Source : http://www.24heures.ch
No comments:
Post a Comment