Spontanément, ils se sont rassemblés, dimanche soir
15 juillet, par milliers dans les rues de Madrid, répondant à des
appels lancés sur les réseaux sociaux :
pompiers, policiers, fonctionnaires de toutes professions, ils ont crié
leur colère contre le plan de rigueur du gouvernement espagnol.
Première étape de ce parcours nocturne, improvisé et pacifique : le siège du Parti populaire, le parti de droite du chef du gouvernement Mariano Rajoy. "Tous ensemble nous pouvons", "Mains en l'air, ceci est un hold-up", crient les manifestants avant de faire demi-tour face aux cordons de police. Ils vont ensuite parcourir les avenues du centre de Madrid, vers la place de la Puerta del Sol, en plein cœur de la ville, puis vers le Parlement, protégé par des dizaines de camions de police, qui barrent les rues et transforment le quartier en camp retranché. "C'est une manifestation de fonctionnaires, je ne sais pas où nous allons", lâche dans un sourire un policier, en mission celui-ci, encadrant le défilé.
AUCUNE SORTIE DE CRISE À COURT TERME
Le mot d'ordre s'est propagé très vite, dimanche, sur les téléphones portables et les réseaux sociaux, ignorant l'appel officiel à manifester lancé par les deux grands syndicats espagnols, UGT et CCOO, pour le 19 juillet. Car la colère monte en Espagne depuis l'annonce mercredi d'un nouveau plan de rigueur, visant à économiser 65 milliards d'euros d'ici à la fin 2014. Au programme, une hausse de la TVA, une baisse des indemnités chômage et la suppression pour les fonctionnaires de la prime de Noël, équivalente à un mois de salaire.
Le pays, déjà étranglé par un chômage record, qui frappe presque 25 % des actifs, est cette fois soumis à une cure d'austérité qui touche tous les Espagnols, en particulier les classes moyennes, et ne laisse entrevoir aucune sortie de crise à court terme.
Source : http://www.lemonde.fr
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