Sunday, July 29, 2012

Des manifestants anti-pollution font plier les autorités dans l'est de la Chine

Pour la deuxième fois en un mois, un projet industriel polluant a été définitivement arrêté en Chine après une manifestation durant laquelle le siège du gouvernement local de Qidong, près de Shanghai, a été mis à sac par des protestataires qui ont affronté la police.

Tôt dans la matinée, des milliers de personnes s'étaient rassemblées pour protester contre un pipeline transportant jusqu'à leur ville située en bord de mer les eaux usées d'une usine du groupe japonais Oji Paper Group, éloignée d'une centaine de kilomètres. Au siège du gouvernement, les manifestants se sont emparés de bouteilles d'alcool et de vin ainsi que de cartouches de cigarettes, des articles reçus fréquemment comme pots-de-vin en Chine par les fonctionnaires, selon un témoignage recueilli par téléphone.
Certains de ces articles étaient exhibés à l'extérieur du bâtiment gouvernemental, selon une photo publiée sur Sina Weibo, le principal service de microblogging chinois qui compte plus de 250 millions d'abonnés et sur lequel le terme de recherche "Qidong" a rapidement été censuré samedi.
D'autres images, dont il est difficile dans l'immédiat de vérifier l'authenticité, montraient une voiture de police renversée.
Sur deux d'entre elles, un homme identifié par des internautes comme le secrétaire du Parti de la ville, Sun Jianhua, apparaît entouré de policiers, le torse dévêtu alors qu'il se serait fait arracher ses vêtements, et escorté par les forces de l'ordre.

SUSPENSION DÉFINITIVE
En milieu de matinée, des affrontements violents ont opposé manifestants et policiers venus en grand nombre. Dans le même temps, les autorités faisaient savoir que le déversement des eaux usées de la papeterie, qui avait déjà été provisoirement suspendu, le serait définitivement. Malgré cette annonce, également été diffusée par la télévision locale, plusieurs protestataires interrogés au téléphone restaient sceptiques sur les intentions réelles des autorités.
Les rejets d'une conduite d'évacuation de la papeterie du groupe japonais Oji Paper Group auraient atteint 150 000 tonnes d'eaux usées par jour quand cette usine, dont la construction a démarré en 2007, fonctionnait à plein rendement, selon des habitants cités par le quotidien étatique Global Times vendredi.
"Nous ne rejetons pas d'eau polluée. L'eau que nous rejetons a été purifiée et est conforme aux normes locales de protection de l'environnement", a assuré de son côté un responsable des relations publiques d'Oji Paper, cité par l'agence japonaise Jiji Press.
Les mouvements de protestation se multiplient depuis l'an dernier en Chine contre la dégradation de l'environnement, victime de trois décennies d'industrialisation à marche forcée. Début juillet à Shifang dans la province du Sichuan (sud-ouest), des manifestants avaient affronté pendant plusieurs jours les forces de l'ordre avant d'obtenir l'assurance de l'abandon définitif d'un projet d'usine métallurgique polluante. Durant l'été 2011, une usine fabricant des panneaux solaires avait été provisoirement fermée à Haining (est) après des manifestations, tandis que les habitants de Dalian (nord-est) avaient obtenu le déménagement d'un complexe pétrochimique qui devait être implanté dans leur ville.

Source : http://www.lemonde.fr

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