Les mouvements politiques ne meurent pas, ils s'affaiblissent seulement." Ainsi s'ouvre un article du Los Angeles Times,
qui s'interroge sur le déclin du mouvement Occupy Wall Street, ou du
moins sur ce qu'il est devenu.
Car certes, le mouvement n'est pas "cliniquement"
mort, toujours rythmé par des rassemblements et manifestations ici et
là aux Etats-Unis. Mais l'intérêt que le public lui porte est bien en
voie d'extinction, et ce depuis le mois d'octobre.
Il avait fédéré autour de l'indignation contre les inégalités
croissantes, ou du slogan des 99 % contre 1%. Il atteignait, pendant son
âge d'or, 20 à 60 référencements par minute sur Twitter, selon l'auteur
Matt Pearce.
Mais peu à peu, depuis l'expulsion des campeurs du parc Zucotti à New
York, répression policière et tendances anarchistes sont venus hanter
son image, jusqu'à s'identifier à lui. L'absence de leader, qui lui
donne aussi son charme, l'expose aux critiques des conservateurs, qui le
prennent peu ou prou pour un nid de "guignols égocentriques et chaotiques en quête de subventions (ou pire)".
Bref, en avril, 37 % des Américains avaient une opinion négative
d'Occupy Wall Street, contre 25 % partageant une opinion positive.
Finalement, les militants seraient donc en quête d'un "rebranding" politique
(renouvellement avec une nouvelle marque), en quelque sorte, et
cherchent un nouveau label pour représenter leur mouvement. Les marches
de solidarité avec le mouvement des étudiants québécois – qui se battent
depuis des mois contre la hausse des frais de scolarité, et contre un
loi restreignant les manifestations –, lui donnent un nouveau souffle.
De nombreux Américains ont adopté le carré rouge qui symbolise le
mouvement canadien, jeu de mot avec l'expression française "carrément
dans le rouge". Et savoir si ces marches font ou non partie du mouvement
Occupy est finalement "la question la moins intéressante à se poser", conclut l'article, pour un mouvement qui n'en est peut-être même pas vraiment un.
Source : www.lemonde.fr
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