Saturday, June 23, 2012

Egypte.... Nouvelle manifestation sur la place Tahrir

Des milliers de manifestants restaient rassemblés vendredi place Tahrir, au Caire, dans l'attente fiévreuse des résultats de l'élection présidentielle, cinq jours après la fin des opérations de vote.

Le report des résultats est perçu comme une manoeuvre de l'armée pour tenter de conserver le pouvoir.
Réunie à l'appel des Frères musulmans, qui revendiquent la victoire de leur candidat Mohamed Morsi, la foule chantait des slogans pour dénoncer le report de l'annonce des résultats.
Ce report est perçu comme une manoeuvre de l'armée pour tenter de conserver le pouvoir après avoir poussé Hosni Moubarak vers la sortie face à la pression de la rue.
Les manifestants exigent aussi l'abrogation de la déclaration constitutionnelle effectuée dimanche, en plein dépouillement du vote, par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le processus de transition depuis le renversement d'Hosni Moubarak en février 2011. Ce texte donne provisoirement aux généraux le pouvoir législatif et dépouille le futur chef de l'Etat de quasiment toute prérogative.
Dans un communiqué lu vendredi à la télévision nationale, le CSFA a exclu de revenir sur sa décision, «requise par le besoin d'administrer les affaires de l'Etat durant cette période critique dans l'histoire de notre nation».

Résultat pas avant samedi ou dimanche
Le résultat officiel de la présidentielle n'était pas attendu avant samedi ou dimanche, augurant de longues heures de tension, même si une grande majorité d'Egyptiens, qui n'ont pas voulu choisir entre l'islamisme et le retour à l'ancien régime incarnés par les deux candidats, ont préféré passer le week-end - vendredi et samedi en Egypte - chez eux.
Les tentes ont refait leur apparition sur la place centrale du Caire, épicentre de la révolution de janvier-février 2011.

Chafik certain de sa victoire
A l'autre bout de la capitale égyptienne, dans un hôtel luxueux, l'ancien général Ahmed Chafik, dernier chef de gouvernement d'Hosni Moubarak, s'est dit certain jeudi de sa victoire à la présidentielle.
«Ces manifestations sur les places et la manipulation médiatique, tout cela vise à contraindre la commission électorale à annoncer un certain résultat», a-t-il dit. Il a de nouveau lancé un appel à l'unité en proposant à ses adversaires de participer à son éventuel futur gouvernement.
Le candidat des Frères musulmans à la présidentielle, Mohamed Morsi, a quant à lui exigé la publication immédiate du résultat de l'élection, mettant en garde contre une falsification des résultats de l'élection.
Lors d'une conférence de presse au Caire, il a ajouté que les manifestations de rues allaient se poursuivre pour dénoncer l'incertitude actuelle, ainsi que la légalité des décrets limitant les pouvoirs du futur chef de l'Etat pris par le CSFA.

Magistrats de l'époque Moubarak
Dans un pays habitué aux fraudes électorales depuis que l'armée en a pris les rênes en 1952, les doutes des Frères musulmans sont nourris par le fait que la commission électorale est composée de magistrats nommés à l'époque d'Hosni Moubarak.
Selon l'entourage de Mohamed Morsi, les décomptes effectués par les Frères musulmans dans les bureaux de vote montrent que leur candidat l'a emporté avec près d'un million de voix d'avance et 52% des suffrages.
Une tendance plus ou moins confirmée en début de semaine, et en privé, par des membres de la commission électorale. Mais l'heure est officiellement aujourd'hui à l'examen des appels, ce qui fait craindre à certains responsables des Frères musulmans la possibilité que Chafik soit proclamé vainqueur.

Flou sur l'état de santé de l'ex-raïs
L'état de santé de l'ancien président renforçait l'ambiance électrique au Caire. A 84 ans, Hosni Moubarak a été transféré mardi soir de la prison où il purge une peine de réclusion à perpétuité vers un hôpital militaire.
Selon des sources militaires, il alternerait périodes de coma et de réveil, mais de nombreux Egyptiens soupçonnent l'armée d'exagérer la faiblesse de son état de santé afin de lui permettre de ne pas purger sa peine.
Les médias égyptiens décrivent un pays en proie à une extrême nervosité. Sur son compte Twitter, Mohamed el-Baradeï, ancien prix Nobel de la paix et figure du camp réformiste, écrit que «ce qu'il faut désormais, c'est une commission de médiation pour trouver une issue politique et légale à la crise», car, dit-il, «l'Egypte est au bord de l'explosion».

Source : http://www.24heures.ch

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