Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé, mercredi 11 avril, au Soudan et au Soudan du Sud de cesser les combats et de revenir à la table des négociations, alors que les deux pays n'ont jamais semblé aussi proches d'une nouvelle guerre.
"Les deux camps doivent reprendre les négociations et cesser toutes les hostilités", a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, à l'issue d'une réunion du Conseil, présidé par les Etats-Unis ce mois. Plus tôt mercredi, le Parlement du Soudan avait décidé de suspendre les négociations avec le Soudan du Sud, et de rappeler la délégation de Khartoum participant aux pourparlers à Addis Abeba.
Cette décision intervenait après une deuxième journée de combats entre les deux pays, dans une région pétrolifère disputée à la frontière. Le Parlement soudanais a également annoncé une "mobilisation et l'état d'alerte" au sein de la population, selon la radio.
APPELS À SE DÉFENDRE
Au Conseil de sécurité de l'ONU, "les pays membres ont souligné que la SPLA [Armée populaire de libération du Soudan] devait se retirer immédiatement [de la zone de Heglig] et que le Soudan devait cesser ses bombardements aériens et ses incursions au Soudan du Sud", a ajouté Mme Rice.
La zone pétrolière de Heglig, revendiqué par les deux parties, assure une grande partie de la production de brut du Soudan depuis la partition du pays. Quand Juba a obtenu son indépendance, le Soudan a perdu les trois quarts des réserves pétrolières du pays d'avant sécession. Avant des accords de paix signés en 2005, qui ont conduit à l'indépendance de Juba l'an dernier, le Nord et le Sud ont connu des décennies de guerre civile.
Le président Omar Al-Bachir avait émis le 26 mars un décret créant un comité de haut niveau pour la mobilisation, chargé selon les médias de préparer les camps d'entraînement pour la Force de défense populaire, une force paramilitaire. Le jour même, une série d'accrochages ont éclaté à la frontière, suscitant les craintes de la communauté internationale. Juba et Khartoum s'étaient livré des combats d'une ampleur sans précédent depuis la partition avec raids aériens, chars et artillerie lourde.
Au Soudan du Sud, le président du Parlement, James Wani Igga, a affirmé mercredi que la population devait être prête à se défendre. "Khartoum pourrait chercher une vraie guerre (...) Si vous ne vous défendez pas, vous serez anéantis, alors vous devriez aller mobiliser la population sur le terrain pour qu'elle soit prête".
Source : http://www.lemonde.fr
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