La Cour suprême du Brésil a jugé à l'unanimité, jeudi 26 avril au soir, que la mise en place controversée de quotas raciaux dans l'enseignement supérieur était constitutionnelle et corrigeait une dette sociale datant de l'esclavage.
Les dix juges de la Cour se prononçaient sur un cas spécifique de
l'université de Brasilia (UNB), qui a adopté en 2004 un système de
quotas, avec 20 % de places réservées aux Noirs, métis et indigènes. Le
jugement répondait à un recours déposé en 2009 par le parti de droite
DEM, qui alléguait que la politique de
l'UNB était contraire au principe d'égalité et encourageait le racisme
en créant des privilèges basés sur les critères de race.
INSTRUMENT LÉGITIME POUR CORRIGER DES INÉGALITÉS
Mais les juges ont considéré qu'il s'agissait d'un instrument légitime pour corriger les inégalités qui touchent les Afro-descendants. Le Brésil a été l'un des derniers pays à abolir l'esclavage, le 13 mai 1888.
Cette décision vaut pour l'ensemble des 98 universités publiques du
Brésil, dont plus de 70 % appliquent des quotas raciaux. Dans ce pays de
191 millions d'habitants, plus de 50 % de la population est noire (7,6
%) ou métisse (43,1 %), selon le dernier recensement de 2010 de
l'Institut brésilien de géographie et de statistiques. Deux autres
millions de Brésiliens se considèrent asiatiques et 817 000 indigènes, a
révélé cette enquête qui a lieu tous les dix ans.
Source : http://www.lemonde.fr
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