L'armée syrienne a pris hier le contrôle du quartier symbole de Bab Amor, bastion de la rébellion à Homs, après deux jours de combats et des semaines de bombardements.
Pendant ce temps, le Conseil de sécurité de l'ONU a pour sa part demandé aux autorités syriennes «d'autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire à toutes les populations qui ont besoin de secours».
Dans leur déclaration, les 15 membres du Conseil — dont la Russie et la Chine — «déplorent la situation humanitaire en rapide aggravation» en Syrie, notamment «dans les régions affectées par les combats et les violences comme Homs, Hama, Deraa et Idlib».
Les membres du Conseil «expriment leur profonde déception» à la suite de la décision de Damas «de ne pas autoriser en temps utile» la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos à se rendre en Syrie pour évaluer la situation humanitaire sur place. Ils «demandent aux autorités syriennes de [lui] accorder un accès immédiat et sans entrave». Le ministère syrien des Affaires étrangères a rétorqué qu'il était prêt à «discuter de la date» d'une visite en Syrie de Mme Amos, affirmant que la date proposée auparavant ne convenait pas au régime syrien.
Alors que l'armée dit contrôler la totalité du quartier Bab Amor, à Homs, l'Armée syrienne libre (ASL) parle d'un retrait tactique de ses combattants «par souci pour les vies des civils restants» dans ce quartier assiégé et bombardé depuis près d'un mois.
Un an après le début des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad, l'opposition a finalement annoncé la création d'un bureau militaire, reconnaissant «l'importance de contrôler la résistance armée».
Au moins 39 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans des violences hier, notamment à Bab Amor, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui a fait mention d'une vaste opération de perquisitions et d'arrestations dans le quartier.
Les autorités ont assuré que les soldats avaient commencé à distribuer de la nourriture et à évacuer les blessés à Bab Amor. Le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé à Damas que ses équipes se rendraient aujourd'hui à Bab Amor avec celles du Croissant Rouge arabe syrien «pour convoyer une aide humanitaire et évacuer les blessés».
À Qousseir, petite ville régulièrement bombardée au sud-ouest de Homs et où tout commence à manquer, le chef local de la révolte s'est montré pessimiste: «Nous attendons. Nous pensons que l'armée d'Assad viendra ici après en avoir fini avec Homs.»
Les combattants rebelles, essentiellement des déserteurs équipés d'armes légères et moyennes, peinent face à l'artillerie lourde des forces régulières. Mais le CNS a annoncé hier qu'il allait organiser des livraisons d'armes à la rébellion à travers le nouveau bureau militaire.
Armer l'opposition, une idée à laquelle Washington est réticent de crainte qu'al-Qaïda ne profite des violences, reçoit de plus en plus d'appuis. Le Qatar a plusieurs fois plaidé en ce sens et le premier ministre a affirmé hier que son pays était prêt à étudier toutes les options pour sauver le peuple syrien.
Source : http://www.ledevoir.com
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