Manifestations d’opposants à la ligne TGV Lyon-Turin

Un millier de personnes ont bloqué des routes près de Turin pour protester contre la construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant l’Italie à la France. La nuit a été violente.


Des manifestants hostiles au projet de construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant l’Italie à la France ont bloqué des routes, des autoroutes et des gares de plusieurs grandes villes italiennes jeudi. Ces actions sont intervenues après une nuit de violences.
Un millier de manifestants ont occupé une portion de l’autoroute du Val de Suse, vallée alpine proche de Turin, où les travaux de construction de la ligne Lyon-Turin, projet franco-italien de 15 milliards d’euros signé en 2001, doivent avoir lieu. D’autres manifestants ont bloqué le départ des trains en gare de la capitale du Piémont.
A Milan, des échauffourées ont éclaté entre policiers antiémeute et des centaines de manifestants dans la gare centrale de la capitale lombarde.
A Rome, une centaine de protestaires ont incendié des poubelles et occupé les locaux du Parti démocrate (centre-gauche), qui s’était démarqué des manifestations. Des manifestations semblables se sont produites à Bologne, Palerme, Gênes et Trieste.
Des heurts avaient éclaté la nuit précédente entre des manifestants cagoulés et la police, qui les a dispersés à l’aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
Blessés
Vingt-neuf policiers ont été blessés lors de ces accrochages, selon la police. Les manifestants parlent d’une centaine de blessés dans leurs rangs. Il s’agit du plus grave mouvement de protestation depuis l’arrivée au pouvoir du président du Conseil, Mario Monti, en novembre.
«Ce à quoi nous avons assisté cette nuit ressemblait à une guérilla urbaine», a déclaré Sandro Plano, qui représente les 23 maires du Val de Suse opposés à la liaison ferroviaire. «Le gouvernement doit écouter la population, il ne pourra pas résoudre la crise à coups de matraque et de grenades lacrymogènes.»
Gouvernement déterminé
Le gouvernement a déclaré qu’il mènerait à bien son projet en dépit des protestations. Le successeur de Silvio Berlusconi a annoncé qu’il réunirait vendredi ses ministres. «Le gouvernement, la région du Piémont et la ville de Turin confirment leur engagement», a déclaré le ministre de l’Intérieur dans un communiqué, estimant «essentiel» le projet de train à grande vitesse.
Les habitants du Val de Suse organisent régulièrement des manifestations d’opposition au projet. Les critiques soulignent les dégâts sur l’environnement et le paysage qu’une future ligne à grande vitesse causerait dans cette région verdoyante.

Source : http://www.24heures.ch