Thursday, January 12, 2012

Iran... Un responsable nucléaire tué, Téhéran accuse Israël et les États-Unis

TÉHÉRAN - Un responsable nucléaire iranien a été tué mercredi dans l'explosion de sa voiture près d'une faculté à Téhéran, les autorités iraniennes accusant Israël et les États-Unis d'être derrière l'attentat.

Cette attaque, la troisième à viser un scientifique travaillant sur des sites nucléaires depuis 2010, survient en pleine crise entre les grandes puissances et l'Iran au sujet de son programme nucléaire controversé.
Mostafa Ahmadi Roshan a été tué dans l'explosion d'une bombe magnétique placée par un motard sur sa voiture, alors qu'il circulait près de l'université Allameh Tabatabai, dans l'est de Téhéran, a déclaré le vice-gouverneur de la province de Téhéran, Safar Ali Baratloo, cité par l'agence Ilna.
Le conducteur du véhicule a également péri et le garde du corps du scientifique a été blessé, selon les médias iraniens.
Le vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi a aussitôt accusé les États-Unis et Israël.
«Cette action terroriste commise par les agents de l'oppression (États-Unis, ndlr) et du régime sioniste vise à empêcher nos scientifiques de servir" leur pays "mais ils doivent savoir que ceux-ci sont plus déterminés que jamais (...) à avancer sur le chemin du progrès scientifique», a déclaré M. Rahimi.
«Ce martyr faisait partie de ceux qui servaient l'industrie atomique», a affirmé l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) dans un communiqué.
«Le chemin choisi par le peuple iranien valeureux est sans retour et les actions futiles des Etats-Unis et d'Israël (...) n'affecteront pas la voie choisie», ajoute le texte.
Au parlement, les députés ont crié «mort à Israël» et «mort à l'Amérique» après l'annonce de l'attentat.
Âgé de 32 ans, al'ingénieur Mostafa Ahmadi Roshan, qui a obtenu il y a neuf ans une licence en chimie à l'université Sharif, était directeur adjoint pour les affaires commerciales du site de Natan», a rapporté l'agence de presse Mehr.
Selon l'agence Fars, citant un collègue, il travaillait également sur un projet de membranes polymères utilisées pour la séparation de gaz.
Natanz est le principal site d'enrichissement d'uranium du pays et compte plus de 8000 centrifugeuses.
L'Iran a démarré cette semaine une autre usine d'enrichissement, celle de Fordo, située à 150 km au sud-ouest de Téhéran pour y faire de l'enrichissement à 20%.
Cette annonce a été condamnée par les pays occidentaux, qui craignent que le programme nucléaire civil de Téhéran ne cache un volet militaire, ce que dément l'Iran. Ils cherchent à renforcer les sanctions économiques contre l'Iran pour l'obliger à arrêter son enrichissement.
La présidence danoise de l'Union européenne a assuré mercredi qu'un nouveau train de sanctions européennes musclées serait décidé le 23 janvier contre l'Iran, visant non seulement le secteur pétrolier mais aussi la banque centrale.
La Chine, alliée de l'Iran, a souhaité que l'Iran coopère avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur le site de Fordo, alors qu'un responsable américain est venu demander à Pékin d'exercer des pressions sur Téhéran.
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avait appelé mardi l'Iran à «cesser immédiatement l'enrichissement d'uranium» et estimé qu'aucune raison «crédible» ne justifiait la production d'uranium enrichi sur le site de Fordo.
Trois autres scientifiques iraniens ont été tués par l'explosion de bombes depuis janvier 2010, dont deux travaillaient pour le programme nucléaire.
L'actuel chef de l'OIEA, Fereydoun Abbassi, avait échappé à un attentat similaire en 2010.
Les dirigeants iraniens accusent généralement Israël et les États-Unis d'être responsables de tels attentats. Ils leur avaient également imputé la responsabilité d'une attaque informatique par le virus Stuxnet qui semble avoir perturbé les activités d'enrichissement à l'automne 2010.

Source : http://lejournaldequebec.canoe.ca

No comments:

Post a Comment