Sunday, December 18, 2011

Nouveaux affrontements entre soldats et manifestants au Caire

Pour la deuxième journée consécutive, des affrontements opposaient samedi dans le centre du Caire les forces de sécurité égyptiennes à des centaines de manifestants réclamant toujours que l'armée quitte le pouvoir. On déplore neuf morts et environ 300 blessés depuis vendredi, selon l'agence de presse officielle MENA.

Samedi matin, plusieurs centaines de manifestants ont jeté des pierres sur les forces de sécurité qui avaient bouclé les rues autour du Parlement. Des soldats sont montés sur les toits pour également bombarder la foule de pierres, tandis que d'autres arrosaient les manifestants avec des lances à eau.
Soldats en tenue anti-émeutes
Des cailloux et du verre brisé jonchaient les rues, tandis qu'une épaisse fumée s'échappaient d'un immeuble de deux étages incendié près du Parlement. Selon des témoins, des soldats en tenue anti-émeute et armés de bâtons ont pourchassé les manifestants, les forçant à battre en retraite sur la Place Tahrir. Des images de la chaîne de télévision privée CBC montrent des militaires frappant deux hommes à coups de bâton et de pied, dont l'un à plusieurs reprises sur la tête, avant de les laisser inanimés sur le trottoir.
Plus tard, les forces de sécurité ont chargé sur la place pour disperser les manifestants, incendiant leurs campements. Un nuage de fumée noire planait sur le centre du Caire, provenant de ces tentes en feu. Certains témoignages, non confirmés, faisaient état de tirs à partir de toits. Des journalistes de télévision ont été interpellés et leur matériel a été confisqué.
Les affrontements ont débuté jeudi soir après l'expulsion par l'armée de manifestants devant le siège du gouvernement, près de la Place Tahrir. Selon des témoins, les soldats ont frappé des manifestants, traîné des femmes par les cheveux et incendié des tentes.
Soldat attaqué en premier
Dans une déclaration lue à la télévision officielle vendredi soir, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la démission du président Hosni Moubarak en février, a déclaré que les militaires n'avaient pas l'intention de disperser violemment la manifestation. Les soldats ont fait preuve de retenue et n'ont pas fait usage d'armes, selon le CSFA. Les affrontements, affirme-t-il, ont commencé quand un soldat a été attaqué et que des manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment du Parlement.
Le Premier ministre Kamal el-Ganzouri a de son côté justifié l'intervention des forces de sécurité et démenti que l'armée et la police aient ouvert le feu sur les manifestants. Il a accusé "un groupe (de gens) d'être arrivé à revers et d'avoir tiré sur les protestataires".
Ceux qui manifestaient devant le siège du gouvernement représentent la "contre-révolution" alors que le cabinet constitue le "salut de la révolution", a fait valoir M. El-Ganzouri. Le maréchal Tantaoui, le chef du CSFA, avait fait prêter serment le 7 décembre au nouveau gouvernement, en promettant de transférer une partie des pouvoirs exécutifs du CSFA au Premier ministre. Agé de 78 ans, Kamal el-Ganzouri avait servi comme chef de gouvernement dans les années 90, pendant la présidence d'Hosni Moubarak.
Législatives en toile de fond
Ces violences sont les plus importantes depuis les affrontements entre manifestants et forces de sécurité, qui ont fait plus de 40 morts en novembre dans le même secteur du Caire, Place Tahrir et dans ses environs.
Elles interviennent sur fond d'élections législatives dont la première phase, qui a débuté le 28 novembre, a été marquée par la domination des partis islamistes. "Liberté et Justice", la formation des Frères musulmans, a recueilli quelque 36% des voix, tandis que le parti Al-Nour (salafiste) a obtenu 24% des voix.

Source : http://www.24heures.ch

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