Saturday, December 24, 2011

La Terre sainte fête Noël et appelle à la paix dans le monde arabe

A Rome, les festivités ont débuté sur la place Saint-Pierre au Vatican, quand plusieurs milliers de fidèles ont assisté à la tombée de la nuit à l’inauguration d’une crèche géante, au son de musettes et de vielles et de cantiques populaires.

Le pape devait apparaître en début de soirée à une fenêtre de ses appartements pour allumer une bougie pour la paix.
A Bethléem (Cisjordanie), des dizaines de milliers de pèlerins ont convergé dès l’aube dans la ville natale du Christ, festonnée de guirlandes, de bannières blanche et jaune du Vatican et de drapeaux nationaux palestiniens.
50'000 visiteurs attendus à Bethléem
Le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, a fait son entrée solennelle dans la ville en milieu d’après-midi, accompagné des troupes scoutes de Palestine et de leurs cornemuses héritées du mandat britannique (1920-48).
La procession colorée a donné lieu à une grande fête populaire palestinienne - fériée dans les Territoires - place de la Mangeoire, au centre de Bethléem, pour des festivités qui sont la principale attraction touristique annuelle en Cisjordanie.
Quelque 50'000 visiteurs sont attendus cette année pour le week-end de la Nativité à Bethléem, a précisé la ministre palestinienne du Tourisme Khouloud Daibess.
En 2010, la ville avait accueilli près d’1,5 million de touristes et la Terre sainte plus de 3 millions (un chiffre record), selon les statistiques palestiniennes.
Un immense sapin de Noël artificiel - venu de Chine - a été dressé sur la place, où les bataillons de pèlerins étrangers côtoyaient la population locale, y compris musulmane, et les religieux portant l’habit de leurs ordres respectifs, dans une joyeuse cohue.
Sur la façade de la mosquée Omar, un portrait géant de Yasser Arafat, chef historique du mouvement national palestinien, veillait sur la foule. Mgr Fouad Twal, 71 ans, doit présider à partir 22 heures suisses la traditionnelle messe de minuit dans l’église Sainte-Catherine, à côté de la basilique de la Nativité, en présence du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Homélie politisée
Dans son prêche diffusé peu avant la traditionnelle messe de minuit, Mgr Fouad Twal a affirmé: "Nous voulons la paix, la stabilité et la sécurité pour tout le Moyen-Orient."
Evoquant les révolutions arabes, le prélat appelle à prier "pour le retour au calme et la réconciliation en Syrie, en Egypte, en Irak et en Afrique du Nord".
Dans ses voeux de Noël, mercredi dernier, Mgr Fouad Twal, 71 ans, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, s’était dit "préoccupé" par le sort des chrétiens d’Orient.
En Egypte et en Tunisie, où des soulèvements populaires ont mis fin à des décennies de dictatures "laïques", les partis islamistes sont apparus comme les grands vainqueurs, récoltant dans les urnes les fruits des révoltes. En Libye et en Syrie, les islamistes réapparaissent également sur le devant de la scène.
"Notre région traverse des transformations radicales qui ont un impact sur notre présent et notre avenir. Nous ne pouvons pas rester comme de simples spectateurs", avertit-t-il dans son homélie de Noël.
"O Enfant de Bethléem, en cette nouvelle année, nous mettons entre tes mains notre Moyen-Orient troublé, et surtout ses jeunes pleins d'aspirations légitimes, ces jeunes frustrés par la situation économique et politique et à la recherche d'un avenir meilleur", implore le prélat qui adresse ses prières à "tous les amis qui ont participé à nos espérances et nos inquiétudes à l’occasion des révolutions arabes".
Dans une homélie au ton plus politique que les Noëls précédents - Printemps arabe oblige -, Mgr Fouad Twal, né en Jordanie, aborde la question palestinienne.
Il salue le président Mahmoud Abbas, qui doit assister à la messe de minuit, et le "félicite pour ses efforts inlassables en faveur d'une paix juste dans le Moyen-Orient et dont la création d'un Etat palestinien est une des principales composantes".
Notant que les Palestiniens se sont tournés récemment vers l’ONU "avec l'espoir d'une solution juste au conflit, ayant l'intention de vivre en paix et en sécurité avec leurs voisins", il relève qu’"on leur a demandé de revenir à un processus de paix qui a échoué".
Briser les barrières
"Ce processus leur a laissé le goût amer de promesses non tenues et un sentiment de méfiance", souligne-t-il en constatant franchement l’échec des négociations israélo-palestiniennes dans l’impasse depuis des mois, sinon des années.
Considérant que le processus de paix est moribond, les Palestiniens misent désormais sur la réconciliation interne entre frères ennemis du Fatah et du Hamas, et, à l’extérieur, sur un "activisme international", notamment à l’ONU.
Enfin, de Bethléem, berceau du christianisme, qui se trouve au-delà de la barrière de séparation érigée par Israël en Cisjordanie - que les Palestiniens appellent le "mur de l’apartheid", Mgr Fouad Twal exhorte les fidèles à "abattre les murs de nos coeurs pour abattre les murs de béton !".
"Nous voulons que la route prise par nos ancêtres - les mages et les bergers - pour rejoindre Bethléem, reste ouverte, sans barrières ni barrages, ouverte aux pèlerins du monde entier, y compris du monde arabe", plaide-t-il.

Source : http://www.24heures.ch

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