Sunday, September 9, 2012

Six clandestins tués par le naufrage de leur embarcation

Six personnes sont décédées et 27 autres sont portées disparues après le naufrage d'une embarcation d'immigrés clandestins au large de Mayotte. Cette île française de l'océan Indien connaît unne immigration massive.

Selon la préfecture de Mayotte, 36 personnes avaient pris place à bord d'une embarcation partie vendredi soir de Domoni, sur l'île d'Anjouan, aux Comores, pour rejoindre l'île française.
Après le naufrage du bateau - un «kwassa kwassa», pirogue à moteur qui navigue au ras des flots - à quelque 200 mètres du littoral de Petite Terre, six corps ont été repêchés. Il s'agit de cinq femmes et un enfant, a précisé le porte-parole de l'association «Espace Anjouan Mayotte pour l'harmonie et la concorde», Djaanfar Salim Allaoui.
Un survivant a été pris en charge par les secours tandis que deux autres se sont échappés. Selon la même source, les recherches étaient toujours en cours samedi en fin d'après-mdi pour retrouver les 27 disparus, les vedettes de la marine et l'hélicoptère de la gendarmerie ayant été mobilisés à cet effet.
Ce drame, au bilan particulièrement lourd, illustre une nouvelle fois l'immigration massive qui pèse sur l'île française de Mayotte, devenue département français en 2011 et véritable eldorado pour de nombreux Comoriens.

40% de clandestins

Venant pour la plupart de l'île voisine d'Anjouan, distante d'environ 70 km, ils sont plusieurs milliers, chaque année, à tenter de débarquer illégalement sur l'archipel français pour travailler ou se faire soigner. Chaque année aussi, plusieurs centaines de personnes périssent en mer entre Anjouan et Mayotte.
Sur les 200'000 habitants de Mayotte, 40% seraient des clandestins. Le dernier drame de ce type remonte à juillet dernier, lorsqu'un autre «kwassa kwassa» en provenance de l'île d'Anjouan avait sombré. Sept personnes étaient mortes, quatre disparues, treize personnes avaient été rescapées.
Djaffar Salim Allaoui a réitéré l'urgence pour les autorités françaises et comoriennes de prendre à bras le corps le problème de l'immigration entre les deux archipels.
«On constate avec une vive douleur que les cortèges funèbres se poursuivent sans réaction de la part des pouvoirs français et comoriens sur les drames à répétition dans le bras de mer entre Mayotte et Anjouan. Tant que l'on n'aura pas mis en place une coopération policière et technique entre les deux pays, on continuera à s'indigner et à se révolter, mais cela ne règlera en rien ces transports mortels d'êtres humains», a remarqué Djaffar Salim.

Mauvaises conditions de rétention

Les conditions de rétention des clandestins dans l'unique centre de l'île, un bâtiment de 60 places à Pamandzi, constamment surpeuplé, est également depuis des années l'objet des critiques des associations, qui le jugent indigne d'accueillir les clandestins.
Une source gouvernementale avait annoncé en juillet qu'un second centre de rétention allait être construit «d'ici fin 2014».
La justice enquête aussi sur les conditions dans lesquelles un nouveau-né a été retrouvé mort, le 16 août dernier dans le centre de rétention où il était arrivé avec sa mère.
L'autopsie tend vers l'hypothèse d'une mort naturelle par étouffement et asphyxie, mais on ignore encore s'il est décédé en mer ou dans le centre.
Mayotte est devenue département français après un référendum d'auto-détermination. En 2011, les autorités ont expulsé 26.405 personnes dont 5'389 enfants.

Source :  http://www.24heures.ch

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