Monday, June 25, 2012

Plus d’élèves en difficulté que jamais

Maintenant, plus d’un élève québécois sur cinq est diagnostiqué comme ayant des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation, ce qui constitue un sommet historique.
En un an, le taux d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) est passé de 19,7 % à 20,1 % dans le réseau public. Cette statistique ne cesse d’augmenter depuis 2004, alors que ce taux se situait à 14,8 %. C’est une « mauvaise nouvelle qui veut dire que les moyens mis en place sont à revoir », s’inquiète le professeur de l’UQAM spécialiste en la matière, Gérald Boutin.
Or, il existe des disparités importantes entre le taux d’EHDAA des différentes commissions scolaires qui illustrent un « encadrement inégal » dans l’accompagnement des élèves. Alors que la Commission scolaire de la Moyenne-Côte-Nord évalue que 36,7 % des élèves ont des problèmes d’apprentissage, seulement 2,9 % des élèves de la CS Crie ont été dépistés ainsi.

Manque de ressources
À la Commission scolaire Kativik qui regroupe 3 000 élèves, dont seulement 4,2 % d’entre eux sont classés EHDAA, on reconnaît avoir un réel problème de financement. « On a un seul psychologue à la commission scolaire. L’expert, de Montréal, visite seulement cinq des dix-sept écoles chaque année », affirme Soré Mollar, directrice adjointe.
C’est pourquoi on a un faible pourcentage d’élèves dépistés et qu’on ne peut pas le faire en bas âge… C’est seulement une question d’argent. » Faute de moyens, le centre administratif de Kativik se trouve à Montréal, à 1 500 km de Kuujjuaq.

Taux de 36,7 % à la Côte-Nord
Pour sa part, le directeur de la Commission scolaire de la Moyenne-Côte-Nord, Marius Richard, qui accueille aussi une clientèle grandement défavorisée, évolue dans des circonstances totalement différentes. Un total de 36,7 % de ses 735 élèves sont catégorisés EHDAA, le plus haut taux de la province. « On a un système de dépistage précoce. Dès qu’un élève a une petite difficulté d’apprentissage, tout de suite il y a un plan d’intervention en place », explique-t-il.
La Commission scolaire anglophone Eastern Townships a évalué que près du tiers de ses élèves avaient des difficultés d’apprentissage. La porte-parole Caroline Dufresne affirme aussi que les écoles sont proactives. « On le fait de façon peut-être plus préliminaire... financement ou pas. Si on juge que c’est essentiel, on va faire le plan d’intervention ». Cette commission scolaire est d’ailleurs l’une des deux au Québec à être déficitaire.
« Malgré le fait que c’est beaucoup, il y a encore plus d’élèves qui décrochent », fait remarquer pour sa part Lucie Deblois, de la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. Les études démontrent que les EHDAA représentent la part du lion des élèves qui décrochent. « On n’arrive même pas à tous les identifier. »
De son côté, Gérald Boutin répète que « le dépistage ne peut pas tout expliquer ». Il donne l’exemple du concept d’élèves à risque. « Il n’y a rien de plus flou. On est tous à risque de quelque chose. »

Source : http://www.journaldemontreal.com

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