Maintenant, plus d’un élève québécois sur cinq est
diagnostiqué comme ayant des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation, ce
qui constitue un sommet historique.
Or, il existe des disparités importantes
entre le taux d’EHDAA des différentes commissions scolaires qui
illustrent un « encadrement inégal » dans l’accompagnement des élèves.
Alors que la Commission scolaire de la Moyenne-Côte-Nord évalue que 36,7
% des élèves ont des problèmes d’apprentissage, seulement 2,9 % des
élèves de la CS Crie ont été dépistés ainsi.
Manque de ressources
À la Commission scolaire Kativik qui
regroupe 3 000 élèves, dont seulement 4,2 % d’entre eux sont classés
EHDAA, on reconnaît avoir un réel problème de financement. « On a un
seul psychologue à la commission scolaire. L’expert, de Montréal, visite
seulement cinq des dix-sept écoles chaque année », affirme Soré Mollar,
directrice adjointe.
C’est pourquoi on a un faible
pourcentage d’élèves dépistés et qu’on ne peut pas le faire en bas âge…
C’est seulement une question d’argent. » Faute de moyens, le centre
administratif de Kativik se trouve à Montréal, à 1 500 km de Kuujjuaq.
Taux de 36,7 % à la Côte-Nord
Pour sa part, le directeur de la
Commission scolaire de la Moyenne-Côte-Nord, Marius Richard, qui
accueille aussi une clientèle grandement défavorisée, évolue dans des
circonstances totalement différentes. Un total de 36,7 % de ses 735
élèves sont catégorisés EHDAA, le plus haut taux de la province. « On a
un système de dépistage précoce. Dès qu’un élève a une petite difficulté
d’apprentissage, tout de suite il y a un plan d’intervention en place
», explique-t-il.
La Commission scolaire anglophone
Eastern Townships a évalué que près du tiers de ses élèves avaient des
difficultés d’apprentissage. La porte-parole Caroline Dufresne affirme
aussi que les écoles sont proactives. « On le fait de façon peut-être
plus préliminaire... financement ou pas. Si on juge que c’est essentiel,
on va faire le plan d’intervention ». Cette commission scolaire est
d’ailleurs l’une des deux au Québec à être déficitaire.
« Malgré le fait que c’est beaucoup, il y
a encore plus d’élèves qui décrochent », fait remarquer pour sa part
Lucie Deblois, de la faculté des sciences de l’éducation de l’Université
Laval. Les études démontrent que les EHDAA représentent la part du lion
des élèves qui décrochent. « On n’arrive même pas à tous les
identifier. »
De son côté, Gérald Boutin répète que «
le dépistage ne peut pas tout expliquer ». Il donne l’exemple du concept
d’élèves à risque. « Il n’y a rien de plus flou. On est tous à risque
de quelque chose. »
Source : http://www.journaldemontreal.com
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