Une nouvelle soirée de manifestations émaillée de scènes de violence a conduit à l'arrestation de plus de trois cents personnes à Montréal et a fait dix blessés, selon les autorités.
Un homme d'une quarantaine d'années a été
sérieusement blessé à la tête lors de son arrestation dans un square du
centre de la ville. Ses jours ne sont pas en danger. Parmi les autres
blessés légers, figurent quatre policiers. Au total, au moins trois cent
cinq personnes ont été interpellées au cours de la nuit.
La manifestation a été déclarée "illégale" par les forces de l'ordre dix minutes après le départ, l'itinéraire n'ayant pas été communiqué à la police,
contrairement à ce que prévoit la "loi spéciale" votée vendredi, qui a
ravivé les tensions entre étudiants et autorités. Les forces de l'ordre
n'ont pas chiffré le nombre de manifestants, mais les médias
locaux parlaient de plusieurs milliers de personnes au départ puis de
quelques centaines aux alentours de 23 heures, heure locale (5 heures,
heure française).
"CHAOS INDESCRIPTIBLE"
Sur le parcours, des vitrines de magasin ont été cassées. Il s'agit
notamment de la devanture d'une épicerie Couche tard, selon le quotidien
La Presse, qui explique que les manifestants ont jugé l'enseigne trop "antisyndicale",
en référence à de récents conflits sociaux. Une borne d'incendie a
également été ouverte, reliée directement à la porte d'un commerce du
centre-ville, qui aurait été inondé, selon la police. Après des
arrestations de masse aux alentours de 22 heures, heure locale (4
heures, heure française), les manifestants se sont scindés en multiples
petits groupes, créant un "chaos indescriptible" dans le centre de Montréal, selon les médias locaux.
Ce mouvement de protestation étudiant, qui dure depuis trois mois, a pris une nouvelle tournure, plus violente et plus politique, depuis le vote vendredi par le gouvernement d'une "loi spéciale". Le texte, en plus d'imposer de fortes limitations à la liberté de manifester,
interdit pratiquement les piquets de grève devant les établissements,
au nom de la liberté d'accès à l'enseignement des étudiants non
grévistes. Et il met pratiquement fin à la grève, car le semestre en
cours est suspendu jusqu'à la mi-août dans les universités et collèges
universitaires en grève.
Source : http://www.lemonde.fr
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