Le centre-ville de la capitale malienne a connu cette nuit des échanges de tirs opposant d’anciens militaires putschistes et la garde présidentielle d'Amadou Toumani Touré.
Des affrontements armés ont opposé lundi soir à Bamako et dans ses alentours d’anciens militaires putschistes et la garde présidentielle, loyale au président renversé, Amadou Toumani Touré (ATT), faisant plusieurs morts, selon des témoins.
Des échanges de tirs nourris ont été entendus pendant plusieurs heures dans le centre-ville et dans d’autres quartiers, et des coups de feu signalés au camp militaire de Kati, quartier général de l’ex- junte au pouvoir près de la capitale.
Selon une source diplomatique régionale, l’aéroport de Bamako serait sous contrôle des forces loyalistes, ce qui n’a pu être confirmé sur place. La raison des affrontements entre les ex- putschistes et la garde présidentielle (Bérets rouges) n’est pas claire.
Selon des témoins et des médias locaux, ils ont pour origine la tentative d’arrestation d’un responsable de la garde présidentielle, Abidine Guindo. Des hommes de l’ex-junte, dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, auraient essayé de l’interpeller. La junte avait renversé le régime du président malien Amadou Toumani Touré (ATT) le 22 mars avant d’accepter de rendre le pouvoir.
Tentative de coup d'Etat
Toutefois, selon un porte-parole de la junte, la Garde présidentielle tenterait un contre-coup d’Etat. «Il s’agit d’éléments de la GP de l’ancien régime qui cherchent à renverser le cours de la situation», a déclaré Bacary Mariko. «Nous avons la situation sous contrôle». Tirs près de la télévision malienne Selon des témoins, des échanges de tirs nourris ont ensuite été entendus près du siège de l’Office de radio-télévision du Mali (ORTM), occupé par les proches du capitaine Sanogo depuis le coup d’Etat.
Les «Bérets rouges» ont fait évacuer les journalistes qui se trouvaient dans les locaux de l’ORTM, mais l’un d’eux a indiqué qu’il ne contrôlaient «pas encore totalement les lieux». Prévu à 20h00 (22h00 heure suisse), le journal télévisé n’a pas été diffusé. Le centre-ville s’est vidé de tous ses habitants, et peu de militaires y étaient visibles.
Dans la ville-garnison proche de Kati, des tirs ont également été entendus, des médias locaux faisant état d’utilisation d’»armes lourdes». «Je suis sous le feu», a déclaré le capitaine Samba Coulibaly, membre de l’ex-junte interrogé sur la situation à Kati. Une autre source militaire a évoqué des «tirs» et parlé de «civils qui quittaient la ville».
Décision rejetée
«Visiblement, il y a un coup d’Etat contre Sanogo» tenté par «des éléments partisans d’ATT», a déclaré une source gouvernementale d’un pays voisin. Rencontre avec le médiateur annulée
Ces incidents surviennent à la veille d’une rencontre prévue à Ouagadougou entre ex-putschistes et le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne. Elle a été annulée car l’avion dans lequel devait voyager la délégation de la junte «n’a pas pu atterrir à Bamako», a indiqué lundi soir une source proche de la médiation.
Le capitaine Sanogo, qui avait accepté le 6 avril de rendre le pouvoir en signant un accord avec la Cédéao (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest), avait finalement rejeté samedi les décisions prises le 26 avril à Abidjan lors d’un sommet des chefs d’Etat ouest- africains, en particulier l’envoi de soldats dans son pays pour sécuriser la transition après le putsch du 22 mars.
Il a rejeté aussi la décision de la Cédéao de fixer la période de transition à douze mois, jusqu’à la tenue d’élections présidentielle et législatives. Lundi soir, le président par intérim Dioncounda Traoré, investi le 12 avril, se trouvait «en sécurité dans un hôtel de Bamako», selon une source diplomatique occidentale.
Source : http://www.24heures.ch
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