Monday, May 21, 2012

Les droits des femmes sur le devant de la scène

Najat Vallaud-Belkacem (photo) a officiellement pris la tête du nouveau ministère des Droits des femmes voulu par la président François Hollande. Une volonté affichée de remettre les revendications féministes au centre du débat sociétal.

Parité parfaite au sein du gouvernement, création d’un ministère des Droits des femmes... Le ton a été donné par François Hollande, et le prochain quinquennat devrait faire la part belle aux revendications de la gent féminine.
Plus de vingt ans après la fermeture du ministère des Droits de la femme, le thème de l’égalité entre hommes et femmes demeure d’actualité. Les clés d’un ministère de plein droit sur cette question ont été confiées à Najat Vallaud-Belkacem, qui s’est imposée sur le devant de la scène médiatique durant la campagne du candidat Hollande.

La loi sur le harcèlement sexuel parmi les mesures urgentes
Principal cheval de bataille : la loi sur le harcèlement sexuel, abrogée par le Conseil constitutionnel le 4 mai dernier en raison d’une définition trop floue. Sur TF1, la nouvelle ministre a indiqué jeudi soir qu'une loi était "déjà en préparation", sous la direction de la garde des Sceaux Christiane Taubira, pour combler le vide juridique laissé par cette abrogation.
Mais les batailles à engager, ou à poursuivre, s'avèrent nombreuses. Lutte contre les violences envers les femmes, respect de la parité, vigilance envers le sexisme… Des problèmes que le dernier quinquennat n’a pas résolu, selon Thalia Breton, porte parole de l’association Osez le féminisme, contactée par FRANCE 24.
"La nécessité de créer un ministère pleinement consacré à cette question s’est toujours fait sentir, mais, jusqu'à présent, ce n’était pas une priorité selon le pouvoir", explique la militante.
"Globalement, en cinq ans, nous avons constaté un recul sur de nombreux plans. Les aides publiques aux associations qui accompagnent les femmes victimes de violences ont été remises en cause. La réforme des retraites a également eu un impact négatif. Avec un départ légal à la retraite à 62 ans minimum et l’obligation de cotiser durant 41 annuités, les femmes, dont les congés maternité peuvent être à l’origine d’une carrière en dents-de-scie, ont été lésées par cette mesure. Sans oublier la fermeture de plusieurs centres d’Interruption volontaire de grossesse [IVG]."

Différences d’approche entre gauche et droite
Pour la militante, l’arrivée de la gauche est un soulagement. "La gauche a toujours manifesté une plus grande sensibilité en ce qui concerne les droits des femmes," lance-t-elle.
Même sans ministère dédié à cette cause, "la question était tout de même abordée sous le gouvernement Fillon", estime Chantal Brunel, ex-porte-parole de l’UMP et rapporteure générale de l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes (OPFH). "L’absence d’un ministère relevait du constat de la transversalité de la question. Durant le dernier quinquennat, chaque ministère était en charge de ce sujet," justifie la députée de Seine-et-Marne, qui se déclare néanmoins satisfaite de la création d'un nouveau ministère.
Un thème soluble dans tous les ministères pour l’ancien gouvernement ; une cause à remettre au cœur du débat politique pour le nouveau. Quitte à s'attirer des critiques. En effet, pourquoi parler spécifiquement des femmes quand d’autres catégories de la population souffrent elle aussi de discrimination ? "Ce n’est pas uniquement la moitié de la population qui est concernée, rétorque Thalia Breton. Le travail du ministère sera aussi de combattre les stéréotypes de genre, c’est-à-dire le sexisme envers les femmes mais aussi les hommes. L’ensemble de la population est concerné."

Source : http://www.france24.com

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