Plusieurs milliers de personnes ont manifesté jeudi soir 26 avril dans les rues de Montréal pour appeler
le gouvernement à négocier avec les étudiants opposés à la hausse de
leurs droits de scolarité, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les jeunes gens ouvrant la marche, qui s'est déroulée dans le calme
pendant plus de trois heures sous la pluie, portaient une grande
banderole noire déclarant "Négocie, Ostie !" (ce dernier mot est un juron québécois d'origine religieuse correspondant plus ou moins à "Bon sang !"). Ce slogan faisait référence à la décision du gouvernement québécois de refuser de négocier avec la Classe, une des trois principales organisations étudiantes.
Des mots d'ordre scandés par les marcheurs visaient aussi directement Jean Charest, le premier ministre québécois. "Charest, démissionne" ou "Charest, cherche-toi une job dans le Nord", lançaient-ils, faisant allusion au Plan Nord,
un projet phare du gouvernement provincial. La police a déclaré la
marche illégale au bout d'une demi-heure, des projectiles ayant été
lancés vers les forces de l'ordre, mais ne l'a pas empêchée de continuer. Vers minuit, la police a confirmé l'absence de tout incident violent. Le nombre de manifestants était situé par les témoins entre 2 000 et 4 000.
UNE HAUSSE DE 75 % SUR CINQ ANS
Le conflit sur la hausse des droits de scolarité au Québec s'est
envenimé cette semaine, émaillé par des violences et des
interpellations, au point que le déclenchement d'élections législatives
anticipées apparaît désormais comme une solution possible pour y mettre fin. Confronté à une situation épineuse, le gouvernement libéral de la province cherche à diviser le mouvement étudiant, qui reste solidaire.
"Le dialogue ne se fera pas au prix de la violence au Québec",
a tonné jeudi le premier ministre québécois, Jean Charest, justifiant,
après des incidents violents dans la nuit, le refus du gouvernement de parler avec la Classe.
A peine entamés lundi, les pourparlers avec les étudiants ont été suspendus deux jours plus tard, la ministre de l'éducation, Line Beauchamp, reprochant à la Classe de ne pas respecter la trêve demandée et d'avoir
accepté qu'une manifestation soit annoncée sur son site Internet.
Quelques heures plus tard, dans la nuit de mercredi, des violences ont
été perpétrées dans les rues de Montréal par des casseurs en marge d'une
importante marche étudiante nocturne. Le spectacle de vitrines de
magasins et de vitres de voitures brisées, de policiers casqués,
matraque à la main, a choqué le Québécois moyen, impatient de voir la fin du conflit.
Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a lancé jeudi un appel à la négociation, affirmant que "la paix sociale de Montréal et du Québec était en jeu". Environ 180 000 étudiants des collèges et des universités de la province francophone, soit quelque 45 % des effectifs, sont "en grève" depuis début février pour protester
contre une hausse prévue de 75 % de ces droits sur cinq ans, soit de
325 dollars par an, ce qui portera leur montant moyen à plus de 3 800
dollars par an.
Source : http://www.lemonde.fr
No comments:
Post a Comment