L'ONU s'alarme de la présence de milices à la frontière du Soudan et du Soudan du Sud

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a fait part de son inquiétude face à des informations selon lesquelles les milices se renforcent dans la région frontalière d'Abyei au moment où le Soudan et le Soudan du Sud semblent au bord de la guerre ouverte.

L'armée sud-soudanaise occupe depuis la semaine dernière le secteur producteur de pétrole d'Heglig, dont les deux pays revendiquent la souveraineté. Khartoum a promis de le reprendre "par tous les moyens" et le Parlement soudanais a qualifié hier le gouvernement de Juba d'"ennemi".
Le communiqué de Ban Ki-moon ne fournit pas de précisions sur la constitution des milices mais qualifie cette initiative de violation d'un accord signé en juin 2011, par lequel les deux pays s'engageaient à retirer leurs troupes de la région d'Abyei après que Khartoum s'en fut emparé le mois précédent en réponse à l'attaque d'un convoi militaire.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé le déploiement de 3 800 casques bleus dans cette région qui fut un des plus grands champs de bataille de la longue guerre civile entre le Nord et le Sud, entre 1955 et 1995. "Le secrétaire général est préoccupé par les informations qu'il a reçues ce week-end sur le renforcement des milices armées dans la région d'Abyei", dit le communiqué. "(Il) appelle le gouvernement du Soudan à mettre en œuvre le retrait total et immédiat de ces éléments de cette région", ajoute-t-il. Khartoum a eu souvent recours aux milices armées pour lutter contre les mouvements de guérilla qui contestent son autorité, notamment au Sud et au Darfour.

Source : http://www.lemonde.fr