Saturday, April 14, 2012

Le Soudan a bombardé la capitale d'un Etat sud-soudanais

Le Soudan a bombardé jeudi 12 avril Bentiu, capitale de l'Etat d'Unité, frontalier et riche en pétrole, premier bombardement aérien sur une localité d'importance du Soudan du Sud, selon une source gouvernementale sud-soudanaise.

"Ils ont largué des bombes sur la localité de Bentiu et apparemment ils visaient un pont," a affirmé Atem Yaak Atem, vice-ministre de l'information.
Selon ce responsable, cinq bombes ont été larguées à l'aube. Le pont en question relie Bentiu à une route qui mène vers le nord. Bentiu se situe à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec le Soudan, théâtre depuis mardi de violents affrontements entre les deux voisins.
"Personne n'a été blessé, mais la SPLA (l'armée du Soudan du Sud) a envoyé une équipe pour enquêter," a précisé le vice-ministre. "Cela ne nous prend pas par surprise, ils cherchent des prétextes pour repartir en guerre," a-t-il ajouté.

APPELS BELLICISTES
Depuis le début de la semaine, des combats font rage à la frontière, au nord de Bentiu, dans la zone d'Heglig, un champ pétrolier qui assure une large part de la production de brut du Nord, mais que le Sud revendique. Et les deux capitales se sont livrées mercredi à une surenchère de déclarations bellicistes, appelant leurs populations à se préparer à la guerre.
Jeudi, le Soudan du Sud a posé une liste de conditions précises au retrait de son armée de la zone pétrolière, prise mardi à l'armée soudanaise, a annoncé son ministre de l'information, Barnaba Marial Benjamin. Juba exige la fin des attaques terrestres et aériennes de Khartoum et le retrait de ses forces d'Abyei, une autre région contestée entre les deux pays, envahie en mai 2011. De plus, le pays souhaite le déploiement d'observateurs internationaux le long d'une zone frontalière démilitarisée, en attendant que le tracé de la frontière commune fasse l'objet d'un accord, sous arbitrage international.
Plus tôt dans la journée, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, avait affirmé qu'il avait prévenu le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qu'il enverrait son armée sur Abyei si les Nations unies ne parvenaient pas à en faire évacuer les troupes soudanaises.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé au Soudan et au Soudan du Sud de cesser les combats et de revenir à la table des négociations. Avant des accords de paix, en 2005, qui ont ouvert la voie à l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, le Nord et le Sud se sont livré des décennies de guerre civile.

Source : http://www.lemonde.fr

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