Sunday, April 29, 2012

La tension entre le Soudan du Sud et le Soudan ne s'apaise pas

La crise entre les deux Soudans n'a pas donné de signes d'appaisement samedi 28 avril, Khartoum rejetant par avance toute implication de l'ONU tandis que Juba affirmait avoir repoussé une attaque de rebelles soutenus par le Soudan dans une région frontalière.

Mardi soir, l'Union africaine, qui mène une mission de médiation depuis la partition du Soudan en juillet 2011, a elle-même appelé le Conseil de sécurité à soutenir ses efforts dans le cadre de son chapitre 7, qui permet des mesures coercitives pour faire appliquer une décision.
"L'intervention de l'ONU va aboutir à privilégier des considérations politiques au détriment d'un règlement pacifique juste", a expliqué le ministère des affaires étrangères soudanais. Les Etats-Unis ont soumis jeudi à leurs partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution visant à "soutenir rapidement et fermement les décisions" de l'UA sur les deux Soudans. L'UA a donné à cette occasion 48 heures aux deux Soudans pour faire taire les armes, deux semaines pour reprendre les négociations et trois mois pour résoudre leurs différends, sous peine de prendre des "mesures appropriées" à leur encontre.

"COMME ILS NE PEUVENT PLUS NOUS BOMBARDER, ILS ENVOIENT DES MILICIENS"
A l'heure actuelle, les négociations entre les deux voisins sont au point mort. Ils ne parviennent pas à s'entendre sur les questions laissées en suspens lors de la partition, au premier rang desquelles la situation des zones frontalières disputées et le partage des revenus pétroliers. L'offensive début avril de l'armée sud-soudanaise sur la zone de Heglig, principal site pétrolier du Soudan de nouveau sous contrôle de Khartoum mais ravagé après deux semaines de combats, a plongé les deux pays au bord d'un conflit ouvert.
Au-delà des oppositions directes, les deux pays s'accusent de soutenir des rébellions sur le territoire de l'autre, surtout dans les régions frontalières. L'armée sud-soudanaise a affirmé avoir repoussé vendredi une attaque de rebelles venus du Soudan et soutenus par Khartoum dans les faubourgs de Malakal, capitale de l'Etat sud-soudanais du Haut Nil située à quelques dizaines de kilomètres de la frontière. Le mouvement rebelle de l'Armée démocratique du Soudan du Sud (SSDA) a ensuite revendiqué l'opération sur Malakal.
Le colonel Philip Aguer, de l'armée du Sud-Soudan, affirme qu'un autre groupe rebelle est également entré clandestinement en territoire sud-soudanais. Les rebelles "viennent de Khartoum. Comme ils ne peuvent plus nous bombarder, ils arment et envoient des miliciens et des mercenaires", a assuré le porte-parole du gouvernement sud-soudanais, Barnaba Marial Benjamin.
Ce dernier assure que son pays est prêt à retirer ses forces de la zone frontalière de Abyei, dont il dispute la souveraineté au Soudan, conformément aux exigences de l'Union africaine "à condition que les Nations unies et l'Union africaine assurent la sécurité de ses ressortissants dans cette région". Environ 110 000 personnes de l'ethnie Dinka Ngok, principalement implantée au Soudan du Sud, ont été contraintes de fuir les violences à Abyei et de se réfugier plus au sud.

Source : http://www.lemonde.fr

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