Sunday, April 29, 2012

Grève étudiante - Le rejet des offres du gouvernement se manifeste

Signe que la communication est peut-être devenue plus étroite entre les étudiants, leurs supporters et le Service de police de la Ville de Montréal, une cinquième marche noctune en autant de soirs a eu lieu ce soir, mais celle-là sans incident significatif pendant au moins les deux premières heures de l'événement.

Peu après 23 h, un porte-parole du SPVM, Yannick Ouimet, a confirmé que le rassemblement n'avait mené à aucun débordement de violence, aucun acte de vandalisme ni arrestation.

Sur la page Facebook de cette manifestation intitulée «Kalis de grosse manif Samedi Soir round V», on conviait les gens contre la proposition du gouvernement à prendre la rue. Une foule estimée à environ 4000 personnes a répondu à l'invitation et s'est donnée rendez-vous, une fois de plus, au parc Émilie-Gamelin.

Dans une atmosphère bon enfant, les participants ont pris le départ peu après 21 h, sillonnant les rues Berri vers le nord, Saint-Denis vers le sud, Sherbrooke vers l'ouest et ensuite Peel vers le sud. Les marcheurs ont ensuite emprunté la rue Sainte-Catherine vers l'est, avant de bifurquer sur Guy, en direction sud, et le boulevard René-Lévesque, vers l'est. Une heure après qu'elle se soit mise en marche, la manifestation n'avait été marquée d'aucun incident.

Le seul moment un peu inquiétant des deux premières heures est survenu peu avant 22h30, lorsque les manifestants ont repris la rue Sainte-Catherine, cette fois en direction ouest, donc à contre-sens. Cette décision a incité le SPVM à demander la collaboration des participants et à marcher dans le même sens que la circulation routière parce qu'ils enfreignaient la réglementation municipale.

Certains intervenants sur Twitter ont même alors annoncé que le SPVM avait déclaré la manifestation illégale, ce que le corps policier a aussitôt nié. Mais la menace a plané, ne serait-ce que très brièvement. Les marcheurs ont éventuellement quitté Sainte-Catherine, respectant les directives des policiers. Ces derniers ont, tant que bien que mal, réussi à suivre le rassemblement, en dépit du fait que l'itinéraire qui leur avait été fourni a été modifié au fil de l'humeur des participants.

D'autres activités de protestation avaient été organisées à Montréal, plus tôt en journée, mais elles n'ont attiré que très peu de participants. Par ailleurs, à Québec, des dizaines de personnes ont participé à un pique-nique devant l'Assemblée nationale. Des manifestations étaient aussi prévues à Gatineau, à Sherbrooke et, en soirée, à Trois-Rivières.

Rejet des offres

Plus tôt en journée, les Fédérations étudiantes collégiale et universitaire s'attendent par ailleurs à ce que les dernières offres du gouvernement Charest soient rejetées par leurs associations membres, même si tout n'est pas mauvais dans la proposition déposée par Québec.

La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, a indiqué aujourd'hui avoir reconnu plusieurs pistes soumises par son organisation dans les propositions gouvernementales et concède que 50 000 étudiants de plus auraient accès à une bourse grâce aux changements proposés. Elle se réjouit également de l'intérêt du gouvernement de revoir la gestion des universités. Toutefois, elle ajoute qu'après 12 semaines de grève, ces mesures lui semblent insuffisantes.

«Nous allons étudier plus attentivement la proposition, et peut-être soumettre une contre-offre», a-t-elle déclaré dans une entrevue accordée.

Les premières associations contactées vendredi par la FEUQ ont balayé du revers de la main les dernières propositions gouvernementales, dont l'étalement de la hausse des frais de scolarité sur 7 ans au lieu de 5.

D'autres associations doivent se prononcer en ce jour, mais les mesures de la ministre de l'Éducation Line Beauchamp ont été qualifiées tour à tour «d'insultes» et même de «fraudes», a rapporté Mme Desjardins.

Martine Desjardins suggère de nouveau la médiation pour résoudre le conflit, mais elle n'est pas forcément convaincue que les jeunes qui boycottent leurs cours quitteront la rue.

Le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin, anticipe également un rejet des offres. La Fédération collégiale va les soumettre aux membres au cours de la semaine, mais selon lui, on «s'enligne» vers un refus.

Tout comme sa collègue, il reconnaît que l'offre n'est pas totalement mauvaise, mais elle ne correspond pas aux attentes et surtout, elle ne porte pas sur ce qui est à l'origine du conflit.

«Dans le combat qui nous occupe, sur l'augmentation des frais étudiants, ça ne répond pas aux préoccupations. Pour arrêter le mouvement de grève, le premier ministre doit accepter de parler des droits de scolarité», a-t-il indiqué.

Une centaine de délégués de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) sont réunis en congrès samedi à l'Université Laval, à Québec. Le porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a indiqué en matinée qu'environ 22 000 étudiants, par le biais de leurs associations, avaient déjà rejeté les propositions du gouvernement.

Les leaders étudiants affirment qu'en étalant l'augmentation des droits de scolarité sur sept ans, celle-ci atteindrait 1778 $, c'est-à-dire une hausse de 82 pour cent plutôt que de 75% sur 5 ans.

Source : http://www.ledevoir.com

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