Le Conseil de sécurité de l'ONU a "exigé", mardi 6 mars, l'arrêt des hostilités et des attaques menées dans les zones frontalières entre le Soudan et le Soudan du Sud.
Les quinze pays membres du Conseil se sont dit "extrêmement inquiets" des tensions grandissantes entre les deux pays, "exigeant" que les deux parties "cessent les opérations militaires dans les zones frontalières".
Le Soudan du Sud et le Soudan ont engagé, mardi, à Addis Abeba de nouvelles discussions sur leurs nombreux différends, dont la question du partage des revenus pétroliers qui empoisonne leurs relations."Je ne crois pas qu'il y ait eu aucun développement positif" depuis les précédentes négociations infructueuses tenues en janvier, toujours à Addis Abeba, siège de l'Union africaine (UA), a déclaré à la presse le négociateur en chef pour le Soudan du Sud, Pagan Amum.
La nouvelle série de discussions porte sur le partage des revenus du pétrole, mais aussi sur la démarcation de la frontière et la définition de la nationalité, autres sujets de contentieux depuis la proclamation de l'indépendance du Soudan du Sud en juillet dernier.
5,7 DOLLARS CONTRE 36
Les négociations, qui doivent se poursuivre jusqu'au 16 mars, sont menées avec la médiation de l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki. La tension n'a cessé de monter ces derniers mois entre les ex-ennemis, qui s'accusent mutuellement d'alimenter une rébellion sur le sol de l'autre. Le Soudan du Sud a hérité des trois quarts de la production de brut du Soudan d'avant la sécession (soit environ 350 000 barils/jour), mais le nouvel Etat reste tributaire du Nord pour exporter ce pétrole. Et les deux parties, qui se sont livré des décennies de guerre civile avant les accords de paix en 2005, n'arrivent pas à s'entendre sur les frais de passage.
Khartoum a décidé de se payer en nature, en prélevant du pétrole, au grand dam et à la fureur de Juba, qui a stoppé sa production en janvier. Le gouvernement de Juba se dit d'accord pour payer des droits de transit d'un montant maximal de 5,69 dollars par baril, alors que celui de Khartoum réclame, lui, 36 dollars par baril. Le Soudan accuse le Soudan du Sud de faire monter les enchères et de chercher à exporter son pétrole en évitant le Soudan, comme en témoigne un accord signé en janvier en vue de bâtir un oléoduc quçi passerait par le Kenya jusqu'au port de Lamu, sur l'océan Indien.
La tension s'est encore accrue à la suite d'un bombardement, la semaine dernière, d'un champ pétrolier à El Nar, dans l'Etat sud-soudanais d'Unité, proche de la frontière avec le Soudan. Juba met en cause Khartoum, qui dément toute implication. L'UA a appelé lundi les deux pays à "montrer le degré nécessaire de compromis et de volonté de bon voisinage, afin de mener rapidement à leur terme les négociations sur toutes les questions en suspens".
Source : http://www.lemonde.fr
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