Tuesday, February 7, 2012

Les Grecs manifestent contre une nouvelle cure d'austérité

Des milliers de personnes ont manifesté à Athènes et Salonique sous la pluie mardi 7 février, jour d'une grève générale de 24 heures en Grèce, pour protester contre un nouveau train de mesures d'austérité imposé par les créanciers du pays.

 Derrière les bannières "non aux licenciements dans la fonction publique", "non à la baisse du salaire minimum" et "non aux réductions des retraites complémentaires", les manifestants ont résumé leurs objections aux nouvelles réformes demandées par les créanciers du pays, zone euro, BCE et FMI.

L'engagement de la Grèce en faveur de ces mesures est une condition sine qua none à l'accord d'un deuxième prêt d'au moins 130 milliards d'euros, qui ferait suite aux 110 milliards accordés en mai 2010. Mais la pilule ne passe plus auprès de la population, qui a déjà subi une première cure d'austérité au printemps 2010. Mardi, écoles, ministères, hôpitaux, médias publics et banques étaient touchés par la grève, tandis que des arrêts de travail ont été observés dans les transports urbains, le métro et les bus. Les bateaux sont restés à quai, tandis que les trains ne fonctionnaient pas. En revanche, aucune annulation n'était annoncée dans le transport aérien.

Les manifestants s'opposent notamment à la demande de baisse des salaires et de réduction du salaire minimum formulée par les créanciers. Elle est jugée inacceptable dans un pays plongé dans la récession depuis quatre ans, et où les prix à la consommation et les taxes continuent de s'envoler. Ils s'opposent aussi au projet de coupes dans les retraites complémentaires et de suppression de 15 000 emplois dans le secteur public.
UN NOUVEAU MÉMORANDUM FINALISÉ
La Grèce a besoin d'un nouveau prêt pour régler une obligation de 14,5 milliards d'euros, qui arrive à échéance le 20 mars. Pour sécuriser l'aide européenne – qui doit éviter un défaut de paiement grec à cette date –, le gouvernement vise des économies budgétaires supplémentaires de l'ordre de 1,5 % du PIB, soit environ 3,3 milliards d'euros.
Le patron de l'Institut de la finance internationale, Charles Dallara, qui négocie au nom des créanciers privés de la Grèce l'effacement de 100 milliards de dette souveraine, était attendu au siège du gouvernement mardi en fin d'après-midi. Mais pour engager ces mesures, l'exécutif a aussi besoin de l'accord des chefs de partis alliés.
Ces derniers – le socialiste Georges Papandréou, le conservateur Antonis Samaras et le leader d'extrême droite Georges Karatzaféris –, qui devaient se réunir mardi, ont toutefois reporté leur rendez-vous à mercredi. En effet, ils n'avaient pas encore reçu le texte du projet d'accord sur le plan d'aide négocié entre le gouvernement et la troïka, quelques minutes avant la réunion, un mémorandum qui "vient d'être finalisé" selon une source au cabinet de M. Papadémos.
L'euro, qui s'était apprécié dans l'après-midi avec la perspective de cette réunion, a effacé une partie de ses gains face au dollar du fait de ce report. Malgré l'agitation sociale et la nervosité des marchés, la Grèce a réussi mardi à lever 812,5 millions d'euros en bons du Trésor à six mois, à un taux d'intérêt en très légère baisse (4,86 %) par rapport à la dernière émission du même type.

Source : http://www.lemonde.fr

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