Saturday, February 25, 2012

Au Mali, près de 130 000 personnes ont fui les combats depuis le 17 janvier

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a demandé 35,6 millions de dollars (26,5 millions d'euros), vendredi 24 février, pour venir en aide à près de quatre-vingt-cinq mille personnes qui ont fui les combats entre l'armée régulière et la rébellion touareg qui secouent le nord du pays depuis la mi-janvier. 

Les fonds "seront utilisés pour fournir une aide d'urgence aux déplacés au Mali et dans les pays voisins", précise le HCR dans un communiqué. La somme devrait couvrir les besoins "jusqu'en juillet 2012".

Selon l'ONU, au total, près de 126 400 personnes ont fui les violences depuis le 17 janvier. Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime à 61 400 le nombre de déplacés internes au Mali et à 65 000 les réfugiés qui se sont rendus en Mauritanie, au Burkina Faso, au Niger ou en Algérie. "En outre, au moins 7 563 Nigériens vivant au Mali étaient rentrés (au Niger) à la date du 20 février", selon l'OCHA, qui souligne "un rythme toujours élevé d'arrivées de nouveaux réfugiés, entre 800 et 1 000 par jour en Mauritanie comme au Burkina Faso".


DES RÉGION AFFECTÉES PAR LA CRISE ALIMENTAIRE
Si les gouvernements hôtes et plusieurs organisations ont commencé à apporter une assistance en abri, eau et assainissement ou encore en nourriture et en éducation, "la réponse est actuellement très loin de correspondre aux besoins", souligne l'agence onusienne, qui note par ailleurs que les réfugiés arrivent dans des régions "particulièrement affectées par la crise alimentaire qui sévit au Sahel" en raison de la sécheresse. Plusieurs ONG avaient déjà dénoncé la semaine dernière une situation de crise humanitaire.
"Les réfugiés ont un besoin désespéré de logements convenables", souligne le HCR. Ils ont également besoin de nourriture, d'eau, d'articles ménagers de base, de moustiquaires, de couvertures ainsi que de services de santé et d'éducation. Jusqu'à présent, le Haut Commissariat aux réfugiés a fourni des tentes et autres articles de secours essentiels à 22 000 personnes au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie, où des sites ont été identifiés pour reloger, dès que possible, les réfugiés loin de la frontière.

DES TOUAREG ATTAQUÉS À BAMAKO
L'agence de l'ONU rappelle que si ces déplacements massifs de populations sont en grande partie dus aux combats, "des familles touareg vivant dans le sud du pays et la capitale se sont réfugiées à l'étranger à la suite des manifestations de Bamako (la capitale) du 2 février 2012, lors desquelles des biens appartenant à des Maliens d'origine touareg ou maure ont été attaqués".
Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de rebelles touareg contre plusieurs localités et positions de l'armée dans sa partie nord. Ces assauts sont menés par des hommes du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye, où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi.
>> Lire l'entretien avec Mahmadou Issoufou, le président du Niger : "La situation au Mali nous préoccupe beaucoup"
Mercredi, un rapport de la commission d'enquête spéciale malienne sur les attaques menées du 18 au 24 janvier par les rebelles touareg contre la ville d'Aguelhok, dans le nord-est du pays, affirmait qu'elle avait établi un lien entre Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et la rébellion touareg. "L'habillement de la plupart de ces combattants barbus, le mode d'exécution de militaires désarmés, attestent de la participation d'AQMI aux combats aux côtés du Mouvement national de libération de l'Azawad" à Aguelhok, selon le document.

Source : http://www.lemonde.fr

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