Tuesday, January 10, 2012

Un militant des droits de l'Homme est interdit d'entrée à Bahreïn

Dubaï - Un responsable de l'organisation Médecins pour des droits de l'Homme (PHR) a indiqué hier avoir été empêché d'entrer à Bahreïn, où il voulait participer à une audience aujourd'hui du procès de médecins chiites jugés pour leur implication dans des manifestations anti-gouvernementales.

Richard Sollom, directeur adjoint de l'organisation, a indiqué à l'AFP que, malgré un visa d'entrée multiple de cinq ans, des officiers des services de l'imigration lui ont indiqué qu'il lui fallait une autorisation en tant que représentant d'une organisation non gouvernementale.

«Cela n'a pas d'importance que vous ayez un visa. Nous avons l'ordre de nous assurer que des représentants d'ONG disposent d'une autorisation spéciale», lui a dit, selon lui, un responsable de l'immigration.

M. Sollom, s'exprimant à Dubaï après avoir passé onze heures à l'aéroport de Bahreïn, a indiqué qu'il avait prévenu les autorités depuis dix jours de sa volonté d'assister à la nouvelle audience du jugement des médecins.

«Il ne s'agit pas d'un problème de mauvaise communication. Il y a un effort concerté de me tenir à l'écart», a indiqué M. Sollom, dont l'organisation avait sévèrement critiqué Bahreïn pour l'arrestation de professionnels de la santé chiites.

Une nouvelle audience d'une vingtaine de chiites, médecins et membres du personnel d'un hôpital de Manama, accusés de soutien aux manifestations du début de l'année, doit avoir lieu aujourd'hui.

Arrêtés dans la foulée de la répression de la révolte des mois de février et mars animée par des chiites, majoritaires dans le pays dirigé par une dynastie sunnite, ils sont accusés d'occupation du complexe hospitalier Salmaniya à Manama et de possession d'armes.

Les accusés avaient été déjà condamnés le 28 septembre par un tribunal d'exception à de lourdes peines allant de 5 ans à 15 ans de prison, un verdict qui avait été dénoncé par des défenseurs des droits de l'Homme.

Mais le procureur général de Bahreïn a ordonné le 5 octobre la tenue d'un nouveau procès pour ces personnes devant un tribunal civil.

Des manifestations se poursuivent

Par ailleurs, des centaines de personnes se sont rassemblées avant-hier à Bahreïn, à l'appel de l'opposition menée par les chiites, pour protester contre l'interdiction de manifester imposée par la police, selon un militant des droits de l'Homme et des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

Cheikh Ali Salman, le chef du Wefaq, principale formation de l'opposition chiite, a participé au rassemblement aux côtés d'autres figures de l'opposition.

La manifestation s'est déroulée sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute reliant les villages chiites à Manama, la police anti-émeute ayant bloqué les routes menant à Toubli, point de rassemblement annoncé au sud-ouest la capitale, a précisé à l'AFP Matar Matar, ancien député de l'opposition.

Après des négociations infructueuses avec la police, cheikh Salman a demandé aux manifestants de rentrer chez eux, assurant que le message était passé.

Le ministère de l'Intérieur avait annoncé vendredi dans un communiqué avoir rejeté une demande de rassemblement déposée par le Wefaq, estimant que cela risquait de bloquer le trafic sur la principale artère du pays.

Des manifestations de moin-dre ampleur se poursuivent de manière ponctuelle, essentiellement dans les villages chiites. Ces dernières semaines, plusieurs rassemblements ont été dispersés et un adolescent a été tué le 31 décembre par un tir de bombe lacrymogène.

Source : http://www.ledevoir.com

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