L’accès à des sites d’opposition sera limité. Les fournisseurs d’accès, comme les cyber-cafés, qui n’enregistrent pas les données concernant leurs usagers, seront passibles d’amendes.
Des restrictions sur l’utilisation d’internet sont entrées en vigueur vendredi en Biélorussie, limitant l’accès à des sites d’opposition. Ces lois rendent passibles d’amendes les fournisseurs d’accès, comme les cyber-cafés, qui n’enregistrent pas les données concernant leurs usagers.
Selon la nouvelle loi, qui suit un décret datant de février 2010 du président Alexandre Loukachenko, les autorités peuvent établir une liste noire de sites interdits en raison de leur caractère pornographique, violent ou extrémiste.
Les institutions d’Etat et les universités ont dès lors interdiction d’utiliser ces sites. De leur côté, les fournisseurs d’accès, dans les cyber-cafés et tous lieux d’utilisation collective d’internet, doivent enregistrer et conserver, sous peine d’amendes, les informations relatives à leurs clients et aux services octroyés pendant un délai d’un an, afin de pouvoir les remettre à la police en cas de demande.
La loi s’étend aussi aux fournisseurs d’accès à domicile. «Selon des experts indépendants, le but principal des autorités est de contrôler les principaux sites d’opposition», a estimé le site d’information en ligne Belarussky Partisan.
Des sites d’organisations de défense des droits de l’homme tel que Viasna ou d’opposition comme Charter 97, tous deux hébergés à l’étranger mais accessibles en Biélorussie, font ainsi partie de la liste noire, selon des ONG.
En Biélorussie, dirigé d’une main de fer depuis près de 17 ans par Alexandre Loukachenko, il n’existe ni radio ni chaîne de télévision indépendante. L’internet est ainsi devenu une source d’informations majeure.
Adresses en .by
Par ailleurs, selon la loi, toutes les structures commerciales bélarusses, voulant avoir une adresse internet, sont désormais obligées de s’enregistrer dans le pays, et donc de recevoir des adresses se terminant en .by (référence du Bélarus), sous peine d’amendes.
Actuellement, les entrepreneurs bélarusses sont souvent enregistrés avec des noms de domaines en .com, .biz ou .ru, car moins chers, et aussi afin d’augmenter le nombre de leurs clients.
Les personnes vendant des biens au Bélarus via des sites étrangers seront également passibles d’amendes.
Selon l’ONG Reporter sans frontières, le Bélarus est situé à la 154e place sur 178 dans le classement 2010 de la liberté de la presse.
Viasna et Charter 97 ont à plusieurs reprises indiqué être dans la ligne de mire des autorités bélarusses pour avoir notamment appelé à des rassemblements contre M. Loukachenko. En novembre, le président de Viasna, Ales Beliatski, a été condamné à quatre ans et demi de prison pour fraude fiscale.
Source : http://www.24heures.ch
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