Au nombre des 80 tués, on dénombrera sept membres de la famille de Tarana, dont son petit frère, Shoaib, 7 ans. Deux des sœurs de la fillette, Sunita, 15 ans, et Sweeta, 4 ans, ont été grièvement blessées et sont toujours hospitalisées.
Retrouvée par un journaliste de l’Agence France Presse (AFP), Tarana – qui, par miracle, n’a été que légèrement blessée – a passé trois jours à l’hôpital avant de pouvoir renter chez elle, dans une modeste maison de briques de deux pièces à Murad Khani, quartier pauvre du centre de la capitale, à cinq minutes à pied des lieux de l’attentat. «Après l’explosion, quand j’ai pu me relever, j’ai vu tout le monde autour de moi à terre, tous ensanglantés. J’étais vraiment, vraiment terrifiée», raconte-t-elle.
C’est ce moment, cette image de la fillette, hurlant de terreur dans son vêtement vert taché de sang, les mains ouvertes en signe d’impuissance et de désespoir, encerclée par des corps empilés de femmes et d’enfants, morts ou blessés par l’explosion, que Massoud Hosseini, photographe au bureau de l’AFP à Kaboul, a saisi.
«Je regardais à travers mon appareil quand soudain, il y a eu une énorme explosion, raconte le photographe. Quand la fumée s’est dissipée, j’ai vu que j’étais debout, au centre d’un cercle de cadavres, empilés les uns sur les autres. Je me tenais exactement à la place du kamikaze. Je me suis tourné légèrement vers la droite et j’ai vu la fillette. Quand Tarana a vu ce qui était arrivé à son frère, à ses cousins, à ses oncles, à sa mère, à sa grand-mère, à tous les gens autour d’elle, elle a simplement hurlé.»
«Elle a eu plein de réactions différentes, confie encore Massoud Hossaini, mais, si on regarde mes photos, elle ne fait que hurler. Cette réaction de choc était la principale chose que je voulais saisir.»
Source : http://www.24heures.ch
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