Sunday, December 11, 2011

Les négociations pour préserver le climat font du surplace

Les ministres et délégués de près de 200 pays réunis à la conférence de l’ONU sur le climat de Durban (Afrique du Sud) jouaient les prolongations, samedi, pour tenter d’arracher un accord esquissant les coutours d’un futur traité global pour préserver le climat.

"Des ministres vont partir, je ne sais pas si nous pouvons tous modifier nos vols", a souligné le ministre de l’Environnement des Maldives, Mohamed Aslam qui, comme d’autres délégués, s’inquiète désormais du retard pris par les discussions.
Les discussions, suspendues quelques heures, doivent reprendre tôt samedi matin pour tenter de valider dans la journée un accord s’appuyant notamment sur un projet de texte mis sur la table vers minuit.
Ce document pose les bases d’un futur "protocole ou autre instrument juridique applicable à tous" les pays pour lutter contre le changement climatique.
Ce texte, a estimé la ministre française de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet au cours de la nuit, "est assez proche probablement de ce qu’on peut atteindre comme équilibre" entre les différents pays.
Il s’agit d’une version amendée d’un premier texte qui, vendredi, avait suscité de vives réactions chez les pays les plus vulnérables face au réchauffement.
Notamment parce qu’il évoquait une entrée en vigueur "après 2020", une date bien trop tardive à leurs yeux et qui a disparu de la nouvelle version.
Le lancement d’une "feuille de route" vers un traité global est la condition posée par les pays européens pour reprendre de nouveaux engagements dans le cadre du protocole de Kyoto et ainsi le maintenir en vie.
Seul traité juridiquement contraignant sur le climat, dont la première période d’engagement s’achève fin 2012, Kyoto revêt une forte charge symbolique pour les pays en développement.
Son effondrement serait un signal très négatif deux ans après le psychodrame du sommet de Copenhague.
Les réticences de l'Inde
La question du degré d’ambition des actions annoncées par les différents pays pour limiter ou réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) est également au coeur des débats.
Pour l’heure, elles sont loin de répondre à l’objectif, acté à Cancun l’an dernier, de limiter à 2°C la hausse de la température du globe.
La volonté des Européens est d’esquisser un nouveau cadre qui imposerait des objectifs de réduction de GES à tous les pays du monde alors que Kyoto ne s’applique ni aux Etats-Unis, qui ne l’ont jamais ratifié, ni aux grands émergents comme la Chine, l’Inde, ou le Brésil, désormais gros emetteurs de CO2.
A Durban, l’Inde est apparue très réticente à s’engager vers un nouveau traité.
Dans les débats, vendredi soir, l’Inde s’est notamment émue de voir certains pays industrialisés, comme le Canada, refuser de nouveaux engagements dans le cadre du protocole de Kyoto.
Les Etats-Unis n’ont pas voulu adhérer à l’idée d’un "accord juridiquement contraignant". La position de la Chine restait difficile à décrypter.
Faute d’accord sur une "feuille de route", les pays européens assurent qu’ils ne reprendront pas, non plus, d’engagements sous Kyoto, ce qui viderait de son contenu ce traité emblématique signé en 1997 au Japon.
Le climatologue français Jean Jouzel, présent à Durban, ne cachait pas sa déception, très tôt samedi matin, face à un processus "décourageant": "On ne voit rien se produire, il n’y a rien de nouveau par rapport à Copenhague".

Source : http://www.24heures.ch

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