La Ligue arabe cible 17 personnalités syriennesLa Syrie est au bord d'une guerre civile et les accrochages y ont fait environ 4000 morts depuis le début du mouvement de contestation contre le président Bachar al-Assad mi-mars, a déclaré hier Navi Pillay, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme.
Cette évaluation chiffrée des violences politiques intervient alors que la Ligue arabe, l'Union européenne et les États-Unis accentuent leurs pressions sur le gouvernement syrien, sans résultats tangibles.
«Nous évaluons le bilan à 4000 morts, mais en fait les informations fiables qui nous parviennent sont bien supérieures à cela», a déclaré Navi Pillay à Genève.
«J'avais dit en août devant le Conseil de sécurité que lorsqu'un nombre croissant de déserteurs [de l'armée] menaceraient de prendre les armes, il y aurait guerre civile. Désormais, c'est ainsi que je caractérise ce qui se passe», a-t-elle dit devant la presse.
Ses propos ont été nuancés un peu plus tard par son porte-parole Rupert Colville: «La situation évolue assurément dans ce sens, avec de plus en plus de récits de résistance armée contre les forces gouvernementales. Nous sommes au bord de la guerre civile, mais, dans ces circonstances, il est difficile d'affirmer catégoriquement à quel moment cela devient une guerre civile», a t-il déclaré.
Après avoir approuvé des sanctions économiques et financières le week-end dernier, la Ligue arabe a placé 17 ressortissants syriens sur la liste des personnalités interdites de séjour dans les États membres de l'organisation. Y figurent Maher al Assad, frère du président et chef de la Garde républicaine, les ministres de la Défense et de l'Intérieur et des responsables du renseignement et de l'armée. Le cousin du chef de l'État, l'homme d'affaires le plus riche du pays, se trouve également sur cette liste de laquelle Assad lui-même est absent.
Le comité de la Ligue arabe chargé de surveiller l'application des sanctions recommande une suspension des liaisons aériennes avec la Syrie à partir de la mi-décembre. Mais il souhaite exclure des mesures d'embargo les céréales, les médicaments, le gaz et l'électricité afin de ne pas pénaliser la population civile. Ces propositions doivent être présentées aux ministres de l'organisation régionale, qui se retrouveront demain à Doha.
Mais, dEs à présent, elles ne font pas l'unanimité. Le Liban, qui entretient des intérêts religieux et des liens stratégiques et commerciaux très étroits avec la Syrie, et l'Irak n'entendent pas observer ces mesures restrictives. Cette absence de front uni au sein des pays arabes se double d'un soutien actif de l'Iran qui, selon la Grande-Bretagne, aide son voisin à réprimer les manifestations anti-Assad.
De son côté, le Koweït a publié hier une directive de son ministère des Affaires étrangères appelant ses ressortissants à quitter la Syrie afin de garantir leur sécurité et à ne pas se rendre dans ce pays pour le moment.
Les Européens travaillent quant à eux à la mise au point d'un nouveau train de sanctions économiques et ils ont ajouté 12 personnalités et 11 organismes à leur liste noire, dont la General Petroleum Corporation, société nationale pétrolière, selon des diplomates. La liste sera rendue publique ce matin.
Le Trésor américain a, lui, imposé des sanctions contre l'oncle d'Assad et contre un général ainsi que contre deux organismes qui financent le régime.
Source : http://www.ledevoir.com
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